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Université Constantine I



Université Constantine I
Depuis «le redressement» du CNES, il n'y a plus de syndicat d'enseignants et la revendication est réduite à zéro.Les enseignants universitaires tentent timidement de revenir à la défense de leur dignité face au «mépris grandissant vis-à-vis de la communauté enseignante à l'intérieur de l'enceinte universitaire même». C'est le cas à l'université Constantine I où, suite à la colère provoquée par l'interdction d?accès aux véhicules qui ne portent pas le nouveau badge, et le traitement jugé humiliant, infligé aux enseignats véhiculés par des agents de sécurité, des enseignants ont organisé dimanche un sit-in de protestation.«Cette semaine, des enseignantes et des enseignants ayant plus de trente années de carrière ont été humiliés et interdits d'entrer à l'université pour n'avoir pas présenté un «badge» à l'entrée du campus. Les «Black Water» que notre université a sous-traités à coups de milliards pour assurer la sécurité de la communauté universitaire, ne se contentent plus de nous encenser de propos vulgaires et blasphématoires, d'embêter la gente féminine universitaire par l'intimidation et la menace et de semer désordres et embouteillages aux différents points d'accès.Le responsable de la sécurité au niveau de l'Université 1 a été jusqu'à demander à ses agents «d'expulser» une enseignante de l'université ! Contacté, le secrétaire général de l'université a béni ces actes.», est-il expliqué dans l'appel. Les «Black Water», se sont les agents employés par une société privée de gardiennage qui sous-traite la sécurité pour le compte de l'université. Dimanche, les enseignants n'étaient pas nombreux à répondre à l'appel, justement par manque de pratique puisque depuis «le redressement» du CNES, il n'y a plus de syndicat d'enseignants et la revendication est réduite à zéro. Mais les initiateurs de l'action ne se laissent pas décourager et promettent une autre action la semaine prochaine, avec une meilleure mobilisation.L'essentiel est dans la symbolique de l'action du fait du vide créé par la non-organisation des enseignants et leur retrait de toute activité revendicative. Pourtant, à plusieurs niveaux, les choses ne fonctionnent pas comme il se doit, et ce qui s'est passé la semaine dernière peut être considéré comme l'affront de trop. D'ailleurs, dans l'appel qui a précédé le sit-in, les signataires décrivent sans détails une situation délétère et s'interrogent surtout sur les raisons de leur silence.«Pourquoi et comment en sommes-nous arrivés là ' A qui la faute ' Ne sommes-nous pas responsables de cette situation dégradée et dégradante' N'avons-nous pas cédé trop de terrain et laissé des vautours s'emparer de notre espace universitaire' Avons-nous mené toutes ces luttes et consenti tous ces sacrifices pour nous retrouver à travailler dans ces conditions humiliantes '», écrivent les initiateurs de l'appel ajoutant qu'il est temps de «secouer les masses de poussière qui tentent de nous engloutir.» Par ailleurs, le syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS), représenté par Kaddour Chouicha, a manifesté sa solidarité avec les enseignants de Constantine tout en dénonçant le recours aux agences de sécurité dans les universités.«Le bureau national du SESS se déclare non seulement solidaire mais directement concerné par ce qui se passe au sein de l'université de Constantine car non seulement cela indique que ce type de dispositif sera étendu à tous les établissements universitaires mais aussi parce qu'il considère que le recours aux entreprises de sous-traitance qui a déjà fait nombre de dégâts au sein du secteur économiques est lourd de menaces sur le secteur de la fonction publique s'agissant surtout de privatisation de la sécurité.», lit-ont dans un communiqué parvenu à notre rédaction.Au sujet du SESS qui tente sa structuration à travers le pays tout en se montrant jaloux de son autonomie, il faut signaler que le rectorat de Constantine I ne veut pas entendre parler d'une section locale et refuse tout traiter avec les représentants de ce syndicat.


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