Algérie - A la une

Une promotion immobilière qui fait jaser




Une promotion immobilière qui fait jaser
Des constructions hors normes gâchent le cachet urbanistique.C'est pour le moins une étrange course à l'accaparement du foncier immobilier auquel on assiste depuis quelques mois à Alger. De la cité des Sources à la résidence El Karma, en passant par Birkhadem, des promoteurs privés guettent la moindre parcelle vierge susceptible d'abriter des immeubles, souvent de plusieurs étages, remettant en cause un cadre de vie et un environnement censés constituer une priorité chez les responsables locaux et de wilaya. Il a fallu la volte-face des habitants de la cité des Sources pour que les autorités fassent machine arrière et ajournent un contrat attribué dans des conditions tout au moins suspectes.Le même scénario risque de se reproduire dans plusieurs endroits de l'Algérois, où le mode d'acquisition de certains terrains et permis de construire se révèle louche. La machine citoyenne s'est, à nouveau, mise en marche à Djenane Essfari (Birkhadem) «pour dénoncer des«irrégularités aux règles d'urbanisme» commises par un promoteur immobilier. Les coopérateurs de la résidence El Nasr voient s'imposer d'énormes blockhaus de cinq étages «à une distance de cinq mètres seulement de leurs demeures», alors que le promoteur Rekaya «était initialement autorisé à respecter une distance de 12 mètres et un plan de construction de 9 villas semi-collectives au lieu de 150 logements».Les coopérateurs de la résidence El Nasr dénoncent «le non-respect du plan de masse initialement établi». Ils posent un sérieux problème de suivi et de contrôle des règles d'urbanisme par les collectivités. Mais dans cette affaire opposant les riverains au promoteur Rekaya, l'Etat y assiste en simple observateur, en dépit des alertes nombreuses données par les habitants.Plusieurs écrits adressés aux autorités locales, dont l'APC de Gué de Constantine, le wali délégué de Bir Mourad Raïs et la wilaya d'Alger sont restés jusqu'ici lettre morte dans les tiroirs de ces instances. Azeddine Berour, responsable de la promotion Rekaya, rejette en bloc les accusations proférées contre lui et se dit «prêt à les défier au niveau de toutes les instances. J'ai tous les documents réglementaires me permettant le lancement et la conduite à bon port de mes projets sur place», nous a-t-il indiqué dans ses bureaux, sis près du chantier de la promotion Rekaya.Aux accusations des coopérateurs de la résidence El Nasr, il oppose un permis de construire de 9 villas semi-collectives en R+5 «ne souffrant d'aucune ambiguïté, validé par toutes les instances concernées», selon lui, et «un foncier acquis dans le respect des conditions réglementaires en vigueur». Si les habitants ne reculent pas face à ce qu'ils appellent une «violation des prescriptions du Plan d'occupation des sols (POS)» qui, pour rappel, «prévoit des constructions individuelles en R+2 et une distance de 12 mètres par rapport aux constructions voisines», le promoteur, lui, dit «avoir obtenu le permis de construire en règle par rapport à la loi en vigueur en matière d'urbanisme».Face au courroux des riverains, le promoteur reste très ferme sur ses positions. L'épilogue de ce différend est tributaire d'une action ferme de l'Etat. Sur le papier, les deux parties en conflit disent disposer de tous les documents attestant les arguments avancés. Le fond du problème repose sur deux problématiques, «le promoteur dispose d'un permis de construire d'une promotion de neuf villas semi-collectives, alors qu'il s'emploie à construire 150 logements en R+5, chose qui est contraire au plan d'occupation des sols de la zone Djenane Essfari».A cela s'ajoute «le non-respect du recul réglementaire préalablement défini par le plan de masse». La passivité des autorités locales et des organismes de suivi et de contrôle en dit long. Une commission d'enquête de la wilaya devait se déplacer, mardi dernier, sur les lieux. Les habitants, eux, se déclarent plus que jamais ulcérés par cette situation qui perdure depuis maintenant plusieurs mois.La situation risque de dégénérer si aucune action n'est prise par les autorités locales.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)