Une extension qui inquiète les élus

Le chef-lieu de wilaya a pris de l'ampleur et la ville s'étale en longueur et en largeur. Cette évolution rendue possible grâce aux multiples programmes inscrits pour la ville a de facto compliqué sa gestion.L'actuel exécutif communal et les élus à la tête de cette commune subissent les critiques les plus acerbes. Les revendications des citoyens sont multiples et diverses. Malgré la bonne volonté de l'équipe dirigeante qui ne ménage aucun effort pour y répondre l'impact de ce dévouement reste insuffisant. La raison n'incombe pas seulement aux élus, un groupe de jeunes tous natifs de cette ville. De plus, la réglementation entrave les actions entreprises de par la superposition des pouvoirs entre la commune, la daïra et la wilaya. Peut-on reprocher à la commune, les nids-de-poule, les crevasses sur les artères quand on sait que des directions interviennent sans remettre en état les lieux.Dans ce domaine, l'Algérienne des eaux reste maître en la matière. Peut-on en vouloir à un maire quand les rues sont mal éclairées sachant que le parc de la commune est dans sa grande majorité vétuste et date d'une autre époque. Peut-on reprocher aux élus la non-prise en charge des espaces verts quand ces derniers sont réalisés sans prendre en compte les capacités de la commune à entretenir les lieux. La commune de Bouira ne compte aucun paysagiste dans ses effectifs dont la très grande majorité exerce dans le cadre du pré-emploi, du filet social. Pour revenir à ces espaces verts, il est utile de rappeler que ceux réalisés il y a quelques années ont fini par devenir infréquentables, sales et n'offrant aucun repos; leur entretien avait été confié à une entreprise qui n'a finalement rien fait si on n'excepte pas la plantation de quelques arbres platanes, mûriers et plaques de gazon.Une ville comme Paris recourt au bitumage des trottoirs quand nous continuons à préférer le carrelage qui subit été comme hiver les aléas de la nature. La responsabilité n'incombe pas aux élus mais aux directions en charge des projets à l'image de la DUC, de la DTP, de l'environnement...La décision de l'actuel wali de ne plus privilégier les espaces verts autour des nouvelles constructions, le béton bitumé à la place du carrelage reste une décision sage par laquelle le premier responsable exprime son souci de préserver l'argent public... vouloir rejeter tous les maux du quotidien sur les élus, est une manière de se voiler la face. La responsabilité de la dégradation du cadre de vie à Bouira incombe à tout le monde. Le maire, ses adjoints, l'APW, la daïra, la wilaya participent chacun dans son champ d'activité à l'amélioration et à l'image de la ville.L'actuel direction communale a le mérite pour une fois de ne pas privilégier le politique et les visées électorales mais s'active en groupe pour répondre aux doléances des citoyens avec les moyens de bord.Le ramassage des ordures à titre indicatif est pour une fois organisé d'une belle manière. L'état civil a connu une réhabilitation qui a atténué considérablement les attentes des administrés. L'installation d'un écran géant lors de la Coupe du monde, lequel écran sert de panneau d'information actuellement, reste une première pour la commune de Bouira. La réhabilitation de plusieurs écoles primaires, leur dotation en gaz de ville... sont des actions qui honorent leurs auteurs.Les associations sportives et culturelles de la ville ont été dotées dans les délais pour leur permettre d'honorer leur ville. Les actuels élus du FFS, du RND, du parti des jeunes, du FLN, du MPA, contrairement à leurs prédécesseurs continuent à côtoyer la population, à s'attabler dans les cafés avec leurs électeurs, à rester proches du peuple. Cette manière de gérer est en elle-même une nette évolution à Bouira où la population par le passé avait les pires difficultés pour voir le maire ou l'un de ses adjoints. Parce que Bouira grandit au quotidien, les difficultés grandissent avec elle. Pour y pallier, il est plus que nécessaire que les efforts se complètent. Les élus comme les nommés ne doivent pas se rejeter la balle.