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Une bouffée d'air et une occasion de s'extérioriser




Une bouffée d'air et une occasion de s'extérioriser
Chacun a ses repères, son quartier où il a grandi et il est clair qu'un relogement n'est jamais facile, surtout pour les enfants. Cette initiative tend à leur changer les idées.Rien n'est tellement valeureux pour des parents que de voir un sourire apparaître chez leur enfant. Et encore plus lorsque son enfant eut subi un choc ou une expérience négative. Réussir la prise en charge d'un enfant ne demande qu'une seule activité: la distraction. Ce petit moment d'évasion a été possible, le temps d'une journée grâce au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, et la wilaya d'Alger. Ils leur ont organisé une sortie de loisirs dans le jardin d'Essai d'El Hamma, afin de redonner le sourire à ces enfants qui ont vécu un drame dès leur plus jeune âge.En effet, cette sortie au jardin d'Essai a été une bouffée d'air pour ces enfants dont les familles ont été relogées à Ouled Mendil (Douéra) après le séisme survenu le 1er août dernier, d'une magnitude de 5,6 degrés à Alger.Chacun a ses repères, ses amis, son quartier où il a grandi, et il est totalement clair qu'un relogement n'est vraiment pas facile, et surtout pour les enfants, qui se retrouvent du jour au lendemain dans un nouvel endroit. Confrontés à cette situation de dépaysement, ils considèrent cela comme «un départ à zéro» comme nous l'a confirmé le jeune Amine croisé lors de cette balade. Se tenant devant la cage aux lions, yeux écarquillés face à l'animal, l'esprit lointain, et un air pensif, Amine nous déclare avec beaucoup d'amertume que pour lui, à présent, tout est à refaire. Il nous explique que désormais sa principale préoccupation est de se faire de nouveaux amis, de nouveaux repères auxquels il devra s'habituer. Toutefois, il relativise, car «le plus important est que nous sommes sortis sains et saufs de ce séisme».La sortie a regroupé près de 178 enfants de différents âges, accompagnés de moniteurs et d'un groupe de psychologues sollicités pour analyser et évaluer les séquelles du séisme chez ces enfants.Les hôtes du jardin ont eu droit à une riche visite où ils ont contemplé la beauté des animaux et profité de la brise qui se faisait ressentir en ces temps de canicule. Ils ont eu également droit à des informations liées à des thématiques botaniques et environnementales, ainsi que des distractions et des loisirs, notamment des jeux et des clowns. Des ateliers de dessin et d'animation ont été au programme, et cela pour permettre au groupe de psychologues d'analyser la situation psychologique dans laquelle se trouvent ces enfants.Il faut dire que le regard de ces jeunots ébahis devant le paysage du jardin qui a servi autrefois (en 1932) de décor naturel pour le tournage de certaines scènes du célèbre film Tarzan en disait long. Cette sortie a été bel et bien pour eux une sorte d'évasion, de la réalité et également un divertissement qu'ils n'oublieront pas de sitôt, mais surtout une occasion d'extérioriser leurs sentiments.Impressions des psychologuesPrésent à cette occasion, un groupe de psychologues, composé de cinq femmes, scrutait les moindres faits et gestes des enfants.«Chaque geste a une interprétation» nous lance l'une d'entre elles. Surtout que, selon Mme Zerkouf, le premier impact d'un séisme chez des enfants est bel et bien le traumatisme qui nécessite un traitement, appelé dans leur jargon «la psychotrauma». Ce dernier consiste en des ateliers de dialogue et de dessin ainsi que d'autres activités. Toutefois, selon elle, la prise en charge devra se faire en premier lieu par la famille.Car les risques sont grands! Les probables conséquences de ce genre de traumatisme peuvent mener à l'échec scolaire ou pire...la délinquance. De son côté, Mme Razika Si Larbi, psychologue clinicienne au CCR de Birkhadem, abordera avec nous les séquelles d'un relogement chez l'enfant. La première d'entre elles est bel et bien le «sentiment de séparation». «Ils se retrouvent dépaysés dans un autre endroit. Ils perdent leurs repères», assure cette spécialiste. Pour elle, l'important est de faire parler l'enfant et de le pousser à s'exprimer, car «si l'enfant arrive à exprimer son mal, c'est déjà la moitié du travail» nous-a-t-elle indiqué. Pour ce qui est du séisme, elle nous déclarera que «l'impact d'un séisme chez les enfants prend du temps», comprendre des séquelles à long terme. Par ailleurs, l'ensemble du groupe des psychologues a constaté en premier lieu et de «visu» que ces enfants sont en parfait état, et surtout sur le plan psychologique, rejetant en partie la thèse du traumatisme.Une femme qui souffre pour ses «fistons»Entourée de ses quatre petits garçons, Mme Fatiha est sollicitée de toute part. Elle ne sait plus à qui répondre ou tendre l'oreille. Chacun d'entre eux lance des phrases intercalées.L'histoire et l'inquiétude de cette dame suscitent l'intérêt général.Cet femme de 45 ans, a été parmi les victimes du dernier séisme.Habitant une bâtisse qui était sur le point de s'effondrer et classée par les autorités locales en zone rouge, à savoir à haut risque, a été parmi ceux qui sont actuellement à Ouled Mendil.Au-delà du fait d'avoir bénéficié d'un nouveau logement, des inquiétudes et des appréhensions persistent chez elle.Il s'agit bien évidemment de ses enfants, pour lesquels elle s'inquiète. «J'ai peur que mes enfants ne s'adaptent pas à leur nouvel appartement» et d'ajouter «l'idée qu'ils soient perturbés, et qu'ils aillent dans le mauvais chemin me hante l'esprit».


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