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Un secteur vierge qui cherche des investisseurs




Un secteur vierge qui cherche des investisseurs
La situation est qualifiée de «rendez-vous manqué» dans une wilaya qui a tous les atouts pour être un pôle régional dans ce domaine.L'investissement dans le secteur de l'aquaculture et de la pêche continentale est quasiment vierge à Guelma. Et pourtant, ce ne sont pas les barrages qui manquent dans cette région de l'Est algérien, ni même les services administratifs devant l'accompagner. Une situation que beaucoup de professionnels du secteur décrivent comme «un rendez-vous manqué» depuis l'annonce du premier programme 2000-2003 du ministère de tutelle, et bien d'autres qui se sont succédé, à nos jours.Une situation qui laisse perplexe plus d'un, puisque le 31 décembre 2001, une direction régionale est installée à Guelma. Cette dernière avait et a toujours pour mission de vulgariser et d'inciter à l'investissement dans la pêche continentale et la création des fermes aquacoles, dans les wilayas de Khenchela, Oum El Bouaghi, Tébessa, Souk Ahras et Guelma.Un pôle halieutique d'une potentialité non négligeable, puisqu'il est constitué de 5 grands barrages, petits barrages, retenues collinaires, lacs humides et chotts sélectionnés parmi les sites à promouvoir. En clair, ce pôle halieutique régional, annoncé en grande pompe, il y a de cela 14 années, n'a été qu'un feu de paille. En effet, il est à inscrire à l'échec des programmes entre 2001 et 2009, notamment le Plan national de développement de la pêche et de l'aquaculture (2003-2007) et autres plans de soutien à la relance économique et programmes de soutien à la croissance.Pour rappel, dès le départ, 19 dossiers d'investissements ont été recensés, dont 3 projets de centres de pêche, 11 pour la commercialisation, 3 pour l'acquisition d'équipements pour la pêche continentale et 2 fermes aquacoles, avaient été annoncés pour ce pôle régional. Aucun ne verra le jour dans les délais impartis. Le programme de soutien à la croissance 2005-2009, se devait, quant à lui d'appuyer 14 projets, comme l'avait déclaré à El Watan, en 2007, un directeur régional à Guelma, pour un coût global de 16,4 millions de dinars (MDA), avec un soutien financier de l'Etat à hauteur de 48,4 millions de dinars.Mais encore des projections prévues pour la création d'un centre de pêche à Hammam Debagh, dans la wilaya de Guelma, d'une capacité de production de 50 tonnes de poissons par an, et des unités d'exploitation moins importantes en tonnage, de l'ordre de 5 tonnes par an, avec deux exploitations chacune pour Souk Ahras et Oum El Bouaghi ainsi que deux autres à Guelma et Khenchela, la création de six fermes d'élevage de poissons d'eau douce, dont deux à Guelma et Souk Ahras, une à Tébessa et une à Khenchela. Bref, que des projets !Qu'en est-il aujourd'hui '«Depuis la création de cette direction, officiellement nous avons trois concessionnaires sur le barrage de Bouhamdane dans la wilaya de Guelma. Un est en activité et deux sont en cours de renouvellement de leurs dossiers. A Souk Ahras, nous avons un concessionnaire mais à l'arrêt», nous a déclaré, hier, Nassima Abdaoui, responsable par intérim de la direction régionale de la pêche et de l'aquaculture de la wilaya de Guelma. Et d'ajouter : «C'est peu pour les 5 wilayas ! Mais nous faisons tout pour attirer les jeunes vers ce créneau d'activités, d'autant que la concession, valable une année, est de 50 000 dinars, exonérée de tout impôt.Dans le cadre du soutien à l'emploi, 15 jeunes ont suivi en 2014 une formation de 15 jours en classes spéciales à l'Ecole de pêche d'El Kala. Mais contre toute attente, personne n'est venu !» Force est de constater que les créneaux ouverts à l'investissement pour la création de fermes aquacoles d'élevage semi-intensif et intensif, centres de pêche, écloseries, fermes d'élevage de poissons d'ornement, unité para-piscicoles et autres unités de fabrication d'aliments, sont résolument absents dans cette région «qui n'attend que d'être exploitée», nous dit-on.60 jours pour l'octroi d'une concession«Depuis 2001, nous avons ensemencé des millions d'alevins, entre autres, dans les barrages de Bouhamdane et Medjez Lebgar (Guelma), Oued Charef et Aïn Dalia (Souk Ahras) en vue de perpétuer les réserves halieutiques. Nous estimons à 50 % le taux de mortalité. L'approvisionnement en larves se fait depuis peu à partir de l'écloserie d'El Ouricia, dans la wilaya de Sétif», nous révèle la directrice, et de conclure: «ce secteur est ouvert. J'invite les jeunes à investir dans ce créneau. Des facilitations ont été opérées pour l'octroi de la concession, décentralisé, depuis 2014, à notre niveau, pour un délai n'excédant pas les soixante jours.Il faut simplement immatriculer l'embarcation de moins de six mètres et acquérir un matériel de pêche. Le dispositif d'aide à l'emploi existe. Nous organisons des journées de dégustation pour faire connaître ce produit au large public». Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, la production de poissons d'eau douce, dans la wilaya de Guelma n'a rien d'extraordinaire. «Une quinzaine de tonnes de poissons par an ne fait pas tourner une usine de conditionnement! Même si elle existait sur terrain !», tiennent à souligner les observateurs du secteur.



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