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Traditions locales et techniques modernes doivent se fondre




Traditions locales et techniques modernes doivent se fondre
Dans le cadre du séminaire «Les espaces du spectacle théâtral» organisé dimanche passé à l'université de Batna en marge de la sixième édition du Festival du théâtre amazigh, qui se poursuit jusqu'au 18 décembre prochain, les participants ont appelé à «sortir le théâtre de son espace clos pour l'espace ouvert du spectacle traditionnel» rapporte l'APS.Pour Leïla Benaïcha, présidente du séminaire, la rencontre a pour but de concevoir une approche esthétique pour le théâtre amazigh, fondée sur les traditions locales et faisant appel aux techniques modernes de sorte à enrichir le théâtre national.A ce sujet Dr Djamila Mustapha-Ezzakey, de l'université de Tipasa, a souligné : «Cette idée n'est pas nouvelle puisque les premiers dramaturges algériens, à l'instar de Kateb Yacine et d'Abdelkader Alloula, ont tenté de sortir leur théâtre de la boîte noire italienne vers l'espace ouvert des places publiques et des marchés populaires dans une sorte de retour vers les premières formesde l'avant-théâtre à l'exemple d'El Hakawati, El Berrah et El Goual.»Pour sa part, le chercheur en théâtre Abdennacer Khelaf, de l'université de Jijel, a relevé qu'en Europe, cette tendance est exprimée par le postdramatique qui veut que le théâtre aille vers les spectateurs et renonce au prestige des salles.Nacer Khelaf a cité, à ce propos, la pièce Djeha produite par Masrah Ettaj de Bordj Bou Arréridj et présentée au festival national du théâtre humoristique. Une pièce dans laquelle, a-t-il relevé, le metteur en scène Rabie Kechi a réussi la gageure de sortir le théâtre vers l'espace traditionnel ouvert.Pour ce chercheur, El Helqa du défunt dramaturge Abdelkader Alloula était jouée en salle et sa dernière ?uvre, Arlequin, a consacré son retour à la forme du théâtre à l'italienne.De même, Abdelhamid Gouri d'Annaba n'a pas réussi à quitter la boîte italienne mais y fait, au contraire, introduire le spectateur. Nacer Khelaf a également proposé de tenir le festival national de théâtre amazigh qui se tient actuellement à Batna en plein air, mais pas en hiver pour ne pas regretter lachaleur de la salle. Dans le même sillage, Abdallah Seddiki, de l'université de Béjaïa, a rappelé de son côté que dans le patrimoine de l'Ahaggar et du Tassili, tous les spectacles et activités culturelles ont lieu en plein air, loin de tout espace clos.Ce séminaire de deux jours abordera plusieurs thèmes dont, notamment, les espaces traditionnels dans le théâtre amazigh, la scénographie et le décor dans l'expression de la dimension identitaire.Cette 6e édition du festival culturel du théâtre d'expression amazigh est marquée par la participation de quinze troupes venues de six wilayas qui seront en compétition pour le grand prix du festival ainsi que les prix de la meilleure pièce, la meilleure mise en scène, le meilleur texte, la meilleure scénographie, la meilleure musique, en plus des prix d'interprétation féminine et masculine et un prix spécial du jury.La première troupe à donner le La de la compétition est celle du théâtre régional de Béjaïa qui a présenté une traduction intégrale d'un des quatre tableaux de la pièce du défunt Abdelkader Alloula, Ladjouade, mise en scène par Djamel Abdelli. Les spectacles devront se dérouler au sein du théâtre, de la maison de la culture de Batna ainsi qu'au niveau des localités de N'gaous, El Madher, Aïn Yagout, Aïn Touta et Tazoult.S. B./APS


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