Timide participation à Batna

Une atmosphère inhabituelle a caractérisé la ville de Batna hier.Des jeunes rencontrés lors de nos déplacements dans les quartiers périphériques semblaient attendre quelque chose. «Il paraît qu'il va se passer quelque chose après 20h», nous disent des jeunes croisés sur les allées Ben Boulaïd ! Et c'est partout avec cette manière tacite que les gens nous interpellent. Sinon, le calme a régné finalement dans les centres de vote. La ville était en proie à des rumeurs. Le président de la commission de surveillance pour sa part nous a informé qu'à El Djezzar (à 120 km au sud-ouest de Batna), c'est le président de l'APC, accompagné de ses enfants qui aurait fait la tournée des centres de vote, pour exercer une pression sur les électeurs. «Sa présence sur les lieux, nous a-t-on précisé, intimide les citoyens pro-Benflis.»A Nara, haut lieu de la Révolution, qui a connu des tensions, à cause d'éventuels bourrages des urnes ; même cas pour la commune de l'Arbaâ, une localité qui vient à peine d'être repeuplée, après avoir été désertée par ses habitants durant la décennie noire. Quant au scrutin, on ne peut pas dire que les électeurs se sont bousculés au portillon ; même si le taux de participation a progressé durant la journée. D'autres informations en provenance de la commune de Boumia de la ville font état de l'agression du maire de la localité par des citoyens. Ces incidents seraient dus au comportement de certains responsables locaux qui sont tenus à être neutres mais qui, en dépit des lois en vigueur, tiennent à se montrer aux alentours des centres de vote.