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Tedjrouna, là où le mouton est cédé à bas prix




Tedjrouna, là où le mouton est cédé à bas prix
Sous un soleil printanier, Laghouat nous accueille dans une ambiance plutôt sereine dans ses milieux urbains et en revanche assez effervescente au niveau des marchés à bestiaux. Plus connue sous le qualificatif de «porte du désert», Laghouat, wilaya distante de 400 km au sud-ouest d'Alger, constitue en outre une sorte d'épicentre du commerce du cheptel en ces moments précédant de peu la fête du sacrifice de l'Aïd El Adha. «Laghouat figure en effet parmi les wilayas en pole position assurant la fourniture des ovins pour l'ensemble du territoire algérien», atteste le colonel Grich Bouziane, du groupement local de la Gendarmerie nationale. Il appuie ses propos en informant du nombre des marchés de bestiaux chiffrés à 14 que recèlent de manière hebdomadaire les différentes localités de Laghouat. «Ces marchés ne sont pas tous de même ampleur. Ils se divisent en trois catégories suivant la densité de leur clientèle. On y trouve ceux à caractère national fréquentés par une population venues des 48 wilayas.Il y a une deuxième catégorie de marchés qui sont destinés aux citoyens issus des wilayas environnantes et une troisième et dernière catégorie qui réunit les marchés à caractère local qui ne sont fréquentés que par la population locale», nous explique encore le colonel Grich.En compagnie de ce dernier et de plusieurs de ses collaborateurs relevant du groupement de la gendarmerie de Laghouat, on s'est rendu très tôt dans la matinée d'hier au marché de Tedjrouna, distant de 80 km du chef-lieu de la wilaya. A notre arrivée, aux environs de 8h, ce souk situé dans un endroit désertique est déjà envahi par un nombre assez considérable de maquignons venus céder leur cheptel au plus offrant. A l'entrée, deux vétérinaires en blouses blanches auscultent les bêtes avant que celles-ci n'accèdent à l'intérieur du marché étroitement surveillé par un important dispositif de gendarmerie.Un prix de vente à une moyenne de 30 000 DAOn ne mettra pas beaucoup de temps par ailleurs pour se rendre à l'évidence que les prix auquel le cheptel est cédé en ces lieux sont de loin beaucoup moins élevés que ceux pratiqués dans le nord du pays. A titre d'exemple, le prix d'un mouton proposé à Alger entre 60 et 70 000 DA se situe entre 35 et 40 000 DA à Tedjrouna. Le secret de cette différence des prix réside dans la multitude d'intervenants dans la chaîne du commerce du cheptel.«Comme à chaque Aïd, nombreux sont ceux qui viennent des wilayas du Nord, en particulier d'Alger, pour acquérir des dizaines de têtes de moutons auprès des éleveurs locaux pour les revendre ensuite à des prix dépassant tout entendement. Plusieurs intervenants tirent un profit conséquent de ce genre de transactions, ce qui explique qu'une fois arrivés à destination, les moutons sont cédés à des prix faramineux», nous explique un maquignon.Un autre éleveur issu de la même localité renchérit en affirmant que «le coût du transport du cheptel de Laghouat jusqu'à Alger varie entre 10 000 et 15 000 DA, sans compter les autres frais liés à l'entretien du bétail (nourriture, eau et gardiennage). Plusieurs maquignons rencontrés dans ce marché se sont plaints par ailleurs du fait que la saison de l'élevage a été particulièrement difficile cette année en raison, disent-ils, du manque de la pluviosité.Aucun cas de fièvre aphteuse à LaghouatQuoique la fièvre aphteuse ait été déclarée dans 25 wilayas du pays, Laghouat a été épargnée des méfaits de cette épizootie qui continue de hanter l'esprit collectif alors que nous sommes à quelques jours seulement de la fête du sacrifice. C'est du moins ce que nous apprenons des deux vétérinaires Lechkem Omar et sa collègue Benabdeljali Katia, mobilisés au niveau local. «Aucun cas de fièvre aphteuse n'a été signalé ici à Laghouat», nous disent-ils.«Nous sommes une corporation de 23 vétérinaires mobilisés à Laghouat depuis le mois de mars dernier. Nous avons sillonné de long en large le territoire de cette wilaya. Nous avons examiné des centaines de bêtes et aucun cas de fièvre aphteuse n'a été décelé», indique le vétérinaire Lechkem Omar. Ses propos ont été confortés par sa collègues qui a précisé qu'un nombre dépassant les 18 000 têtes a été vacciné depuis mars dernier. «Nous vaccinons uniquement le bovin, et pour le reste du cheptel, nous faisons de la prévention», nous dit-elle, en assurant de la disponibilité de vaccins pour faire face à la fièvre aphteuse.


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