Algérie - Urbanisme

Sommés par le defunt wali de Annaba de suspendre les travaux: Les chantiers de Sidi Aissa n’obtempèrent pas


Sommés par le defunt wali de Annaba de suspendre les travaux: Les chantiers de Sidi Aissa n’obtempèrent pas




Bien qu’ils soient sommés de suspendre leurs travaux de construction sur instruction du défunt wali de Annaba, Mohamed Mounib Sandid, suite à un important affaissement, les chantiers de promotion immobilière et autres implantés à Sidi Aissa, en amont et en aval de la route menant vers Séraïdi, n’ont pas obtempéré à cette instruction.

Les propriétaires de chantiers ne craignent plus l’administration notamment après la disparition du chef de l’exécutif. En effet, les engins lourds exécutent quotidiennement des travaux de creusement sinon de terrassement affectant sérieusement la stabilité du piedmont de l’Edough.

Contactée, Mme Neila Bouhafs, la directrice des travaux publics de la wilaya de Annaba, confirme.

«Avant son décès, notre défunt wali a ordonné l’arrêt des travaux de tous les chantiers avoisinant la route menant vers la commune de Séraïdi. Cette décision avait été prise par mesure de sécurité au lendemain de l’affaissement de cette route qui a été scindée en deux. Nous avons notifié tous les propriétaires des chantiers concernés, apparemment en vain», explique la même source.

Pis, un peu plus haut, sur la même route, un important éboulement a été déclenché, il y a près de trois semaines, sans déplorer heureusement de victimes.

Par mesure de sécurité, la même responsable des travaux publics a ordonné la fermeture de ce tronçon après avoir nettoyé les lieux des déblais.

«Nous surveillons actuellement le comportement de cette partie de la route pour procéder par la suite à une solution durable», estime-elle.

Mais pourquoi les promoteurs de la wilaya de Annaba ne respectent pas les décisions de l’administration, encore moins celles de la justice? s’interroge-t-on. C’est parce qu’ils ont pignon sur rue, répondent à l’unanimité, les habitants de Annaba.

Pour eux: «les nouveaux riches locaux qui sont issus de la progéniture des hauts officiers militaires et civiles ne reculent devant rien pour séduire sinon menacer ceux qui sont à la charge d’appliquer la réglementation régissant l’urbanisme autrement les décisions de la justice».

En effet, en l’absence de l’état tout est permis. Ni wali, ni chef de daïra et des directions de l’exécutif qui assurent juste le service minimum car fonctionnant par intérim dans une wilaya comme Annaba, les dépassements sont devenus une monnaie courante.

«L’anarchie urbanistique qui caractérise la ville de Annaba est un indicateur fiable pour évaluer l’intransigeance l’administration et la justice locale. Sensés secouer la machine économique, les projets CALPIREF dans la wilaya de Annaba sont limités à des showrooms et des stations de services dont les terrains sont souvent des terres agricoles. N’est-il pas là un exemple de l’absence de l’état où l’argent règne en maitre des lieux?» analysent les observateurs locaux.

En attendant une hypothétique désignation de responsables en titre à même de mettre fin à cette anarchie dont souffre la wilaya de Annaba, cette dernière vivote actuellement au gré des maîtres des lieux, en l’occurrence la mafia locale du foncier.

Gaidi Mohamed Faouzi



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