Sidi Bel Abbès

Quelque 150 nouveaux cas de sida ont été détectés durant les dix premiers mois de l'année en cours, à Sidi Bel Abbès, a révélé une source proche de «Sidaide», l'une des associations humanitaires locales les plus engagées dans la lutte contre cette maladie. Un tel chiffre, croit-on savoir, serait le résultat de simples analyses sanguines ou d'examens médicaux auxquels ont été assujetties des personnes pour diverses raisons (analyses postopératoires de chirurgie, prélèvements sanguins, certificats médicaux, etc.). Cela étant, plus de 600 personnes seraient contaminées par le virus du sida dans la wilaya de Sidi Bel Abbès où, signale-t-on, le fléau a enregistré une inquiétante progression au cours de ces trois dernières années. Il est, cependant, évident que le recensement réel des malades reste confronté à l'inéluctable tabou du VIH qui, faut-il le souligner, demeure profondément ancré dans l'environnement social. Beaucoup de porteurs du sida évitent manifestement d'en parler de crainte d'être «mal vus» ou simplement marginalisés par leurs proches. D'où la nécessité impérieuse, tant pour les structures médicales spécialisées que pour le mouvement associatif, de promouvoir la communication et le dialogue qui, conjugués aux dispositifs de prévention et de sensibilisation, aideraient les malades à sortir de l'anonymat. De telles initiatives seraient d'autant plus salutaires pour ces derniers, qu'elles doivent être impérativement dévêtues de leur caractère purement ponctuel ou occasionnel (Journée mondiale de lutte contre le sida) pour devenir constante et permanente.