Algérie - A la une



Salaires
"Augmenter les salaires sans y penser" voilà ce que l'on pourrait considérer comme l'équivalent algérien du mot d'ordre chinois "enrichissez-vous!". Car qu'est-ce qui fait courir le monde: Le profit et la stabilité. Et quand une doctrine fait défaut, on ne peut qu'y aller sans trop y penser... En se contentant du palpable! Quand on se tourne du côté de la dépense publique, on peut constater que le souci est davantage dans l'exécution de la dépense que la réalisation du projet sur lequel elle porte. L'ordre des questions dans la grammaire de l'investissement est inversé. Il faut d'abord se demander pour qui l'Etat va dépenser, puis pour quelle raison. La puissance d'agir dépend du pouvoir d'achat qui à son tour dépend de la puissance productive, qui dans notre cas dépend de la production des hydrocarbures. Les équilibres financiers sont sacrifiés sur l'autel du bien-être social. La dépense publique ne "s'essouffle" pas dans la croissance de la production en général mais dans l'accroissement de cette production monopolistique et de sa clientèle. Ainsi seront précisément associés des bénéficiaires particuliers de la dépense au nom de la stabilité. On aura compris que dans un pays sous équipé, les motifs ne feront pas défaut. Nous avons beau mal dépenser, faire preuve de peu de rationalité, tout le monde s'accordera pour regarder ailleurs, vers les bénéficiaires immédiats d'une telle dépense plutôt que vers les bénéficiaires finaux et lointains. Et tout le monde de vouloir sa part. Telle serait la représentation actuelle de l'intérêt général, dans "la foire du développement": Obtenir sa "juste" part dans la récolte des fruits de l'indépendance. L'imaginaire social est encore tout infesté de la spoliation coloniale, il n'a pas encore remonté aux conditions de la ?'colonisabilité''. Malheureusement augmenter les salaires sans y penser, céder à un penchant social naturel sans assurer la démarche pour augmenter la productivité, cela signifie puiser dans l'épargne.



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