Rfig, le faux compagnon

La baisse du rendement des céréales cette saison à Bouira fait craindre le pire aux céréaliculteurs ayant bénéficié du crédit agricole Rfig (compagnon en arabe algérien). Ils craignent de ne pouvoir rembourser le crédit avant la prochaine saison.«La récolte n'est pas bonne. Le fellah aura du mal à rembourser le Rfig», a déclaré Si Youcef Salah, secrétaire général de l'association des céréaliculteurs. «Ça nous arrivait de ne pas pouvoir payer nos cotisations. Le matériel agricole est trop cher», ajoute-t-il. Pour Djamel Yahiaoui, technicien en agriculture et propriétaire d'une EAI de 17 hectares à El Hachimia, estime que le fellah n'a pas d'autres sources pour s'acquitter des charges. «Si le fellah n'a pas récolté, il ne remboursera pas ses dettes et il ne pourra pas acquérir d'autre matériel nécessaire pour pouvoir développer l'agriculture. Un tracteur avec tous ses accessoires coûte jusqu'à 700 millions de centimes», dira-t-il. Plusieurs d'autres agriculteurs ont exprimé leurs inquiétudes quant au remboursement du Rfig. D'aucuns estiment qu'en raison de l'absence de pluviométrie et ses conséquences sur la récolte, les autorités concernées doivent les exempter d'une partie du crédit agricole, pour pouvoir entamer la prochaine saison. Près de 600 demandes de crédits Rfig ont été validées par la DSA de Bouira durant la saison 2014/2015.