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Retour timide des émigrés



Retour timide des émigrés
La daïra de Bouzeguène (60 km à l'est de Tizi Ouzou) n'a pas connu le grand rush des émigrés cet été.Elles n'ont pas été nombreuses les familles des Ath Yedjar, Ath Zikki, Illoula Oumalou ou même Ifigha, à revenir se ressourcer au bled, retrouver leurs proches qu'elles n'ont pas revus depuis plusieurs années pour beaucoup d'entre elles.Les émigrés évoquent souvent les ennuis de réservation et la cherté du prix du billet d'avion qui atteint jusqu'à 500 et 600 euros.Ainsi, la crise à laquelle font face les émigrés outre-mer depuis quelques années semble avoir eu raison de leur soif de séjourner au pays. Les rares personnes venues à la veille de l'Aïd, en juillet dernier, et début août, ont vécu les fortes chaleurs qui ont atteint les 46 degrés. «Je suis venu pendant le Ramadhan sans mes enfants, qui ont préféré rester en France.Ma femme a suivi la décision des enfants. C'est la troisième fois que je viens sans ma famille.J'ai peur que mes enfants n'aient plus envie de revoir leur village. On est partis en France il y a une vingtaine d'années pour leur bien-être, au bout du compte, maintenant qu'ils sont adultes, ils ne veulent plus rentrer au pays. C'est un drame», nous a expliqué un émigré d'Idjeur.Mohand, un chauffeur de taxi habitué à transporter des émigrés à partir de l'aéroport, est catégorique : «Même les 500 ou 1000 euros qu'ils ramènent pour passer leurs vacances, ils les échangent par petites tranches pour économiser leurs frais de séjour.Fini le temps où les émigrés participaient au renflouement des caisses de leurs villages. Aujourd'hui, malgré le taux de change de l'euro qui frôle les 160% au marché parallèle, ils contestent même le prix du transport d'Alger vers le village, taxé à 5000 DA, qu'ils considèrent trop élevé», s'indigne notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Il y a quelques années, un émigré du village de Taourirt a financé à lui seul la construction d'un château d'eau. Quel émigré le ferait aujourd'hui '»Mebrouk, un commerçant à Bouzeguène, frère d'un émigré, dira : «Mon frère préfère envoyer ses enfants au Maroc avec des billets d'avion à 150 euros aller/retour et lui vient tout seul en Algérie.C'est une vie ! Maintenant, les émigrés profitent de leur séjour au bled pour se faire des soins dentaires et se ravitailler en produits divers comme les vêtements, les produits électroménagers, des appareils téléphoniques, des démodulateurs, des cigarettes et même de l'or qu'ils revendent en France à trois fois le prix en euros...»





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