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Rassemblement, hier, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou


Rassemblement, hier, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou
La population de Béni Zmenzer, à laquelle se sont joints de nombreux citoyens venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou, s'est, encore une fois, massivement mobilisée pour exprimer à nouveau sa solidarité avec la famille d'Amar Gada, ce retraité qui passait hier sa 10e journée de captivité, et crier son ras-le-bol contre l'insécurité dans laquelle baigne leur localité depuis plusieurs années.Malgré la torride chaleur d'hier, des centaines de personnes ont répondu par leur présence à l'appel au rassemblement lancé par la cellule de crise mise en place par les comités des villages de Béni Zmenzer. À 11h, l'heure prévue pour le rassemblement, l'entrée de la wilaya était assiégée par la foule. Il y avait des hommes, des vieux, des jeunes et, fait inhabituel, de nombreuses femmes. De nombreux élus et responsables du RCD, à leur tête le sénateur Mohand Ikherbane, étaient présents à ce rassemblement pacifique que toutes les autres tendances ont visiblement boudé. Alors qu'une délégation composée des représentants des villages et du P/APC, Chafa Amar, a été reçu par le wali, les participants au rassemblement ont silencieusement déployé à l'extérieur plusieurs banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Halte aux kidnappings", "Libérez Dda Amar", "SOS insécurité à Ath Zmenzer", "À qui le tour '" Les membres de la délégation qui ont rencontré le wali devaient lui remettre une déclaration de la cellule de crise à travers laquelle elle interpelle les pouvoirs publics sur l'insécurité dans leur région. "Le problème de l'insécurité dans notre commune dure depuis plus d'une décennie : crimes, agressions, vols et kidnappings y sont récurrents, et les citoyens sont livrés à eux-mêmes et ont le sentiment d'être abandonnés par les responsables dont le rôle est précisément de faire face à la détresse de la population", lit-on dans cette déclaration dans laquelle il a été également rappelé que dès l'apparition de ce phénomène dans la commune, les comités de villages et les autorités locales ont lancé des SOS aux pouvoirs publics pour qu'ils assument leurs responsabilités en garantissant la sécurité à laquelle chaque citoyen a droit, mais que ces appels n'ont reçu aucun écho favorable, et ce, malgré toutes les promesses faites lors du kidnapping du jeune Yazid Kahil, en avril 2013. Depuis, pour rappel, il y a eu l'enlèvement suivi de l'horrible assassinat d'Amirouche Mebrek dont les auteurs courent toujours. "Aujourd'hui, toute la population a peur parce qu'à présent, on n'enlève pas seulement des personnes riches, mais aussi de simples citoyens. Amirouche n'était qu'un commerçant ambulant et Dda Amar qu'un retraité", nous dira un membre de la cellule de crise. Dans le document remis au wali, Abdelkader Bouazghi, les rédacteurs notent que "nous, les comités de villages, autorités locales et citoyens, crions encore notre ras-le-bol face au laxisme de l'Etat et interpellons pour la énième fois les pouvoirs publics pour qu'ils assument leurs responsabilités en garantissant la sécurité à la population et en installant un corps de sécurité dans la commune".À la fin de la rencontre avec le wali, le P/APC de Béni Zmenzer s'est adressé à la population qu'il a remerciée pour sa mobilisation tout en exprimant son souhait de voir l'otage libéré avant l'Aïd, alors qu'un proche de l'otage, Saïd Gada, a souligné la disponibilité du wali qui a attendu la délégation et qui leur a assuré que "les services de sécurité, à travers des unités spéciales, agissent avec intelligence, parce que le souci des autorités est de libérer l'otage sain et sauf". Le premier magistrat de la wilaya a expliqué, selon l'orateur, que la réalisation d'une infrastructure de sécurité est à l'étude depuis 8 ans et que c'est le commandement national de la gendarmerie qui est en charge du dossier. Toutefois, il a promis de transmettre le courrier de la cellule de crise à sa hiérarchie, à savoir le gouvernement. Le wali s'est également, affirme Saïd Gada, félicité de la mobilisation citoyenne contre ce phénomène des kidnappings qui concerne la population, l'administration et les services de sécurité. La population s'est ensuite dispersée dans le calme, quelque peu rassurée par les propos du wali et avant lui du ministère de la Défense, mardi, mais toujours avec la même déception d'avoir vu défiler cinq ministres depuis l'enlèvement du retraité sans qu'un seul d'entre eux souffle mot en guise de soutien à la famille.S LNomAdresse email


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