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Rabah Mahrouche
«J'ai été embauché, dans le cadre des emplois de jeunes en 2012, comme surveillant dans une école primaire à Belcourt. Et je ne touche encore que 5400 DA par mois !» Rabah est originaire d'Alger, sympathisant du Front islamique du salut (FIS), le parti dissous de Abassi Madani et Ali Belhadj.Il fait partie des18 000 sympathisants et militants du FIS déportés vers des camps, dans le Sud algérien, au début de la décennie noire. Lui, il a été interpellé à l'âge de 28 ans, la nuit du 28 février 1992, et embarqué de Boufarik vers un camp installé dans une caserne militaire, à Ouargla. «J'ai passé six ans à Ouargla puis j'ai été transféré dans un camp à Tamanrasset où j'ai passé encore deux ans», fulmine-t-il. «Je n'ai tué personne. Je ne faisais que prier. Pourquoi m'ont-ils alors détenu pendant huit ans '» Quand quelqu'un évoque le sujet de la réconciliation nationale devant lui, Rabah rétorque : «Ce n'est pas une mousalaha (réconciliation), mais une moukalakha (arnaque).Elle ne nous a rien apporté. Au contraire, en tant que détenus des camps du Sud, cette loi nous a écrasés. Je n'en ai ni de boulot, ni de maison, ni même de femme. Les entreprises refusaient de m'embaucher car mon casier était sali. La réconciliation nationale a été initiée par Bouteflika pour amnistier les généraux et leurs agents, comme Madani Mezrag.» Et qu'en est-il des islamistes ' Rabah nuance : «Je ne les connaissais pas. Donc je ne peux pas les juger !» Il n'a été libéré qu'en mai 2000, en compagnie de ses codétenus, par le tribunal militaire de Constantine.Depuis, il n'a pas renié son obédience au FIS dissous. «J'étais malade et très maigre. J'ai quitté le camp en souffrant d'une dépression nerveuse. Mes parents ne m'ont même pas reconnu», se rappelle-t-il. «Ksentini nous avait promis des indemnisations, mais rien n'a été fait. Nous revendiquons ces indemnisations pour toutes les années passées en détention et demandons la traduction en justice des généraux criminels», insiste-t-il.





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