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Politique de santé par les chiffres




Politique de santé par les chiffres
Des nombres qui rendent malades! Un million et demi d'Algériens souffrent d'insuffisance rénale. L'affirmation est du Pr Rayane, chef du service de néphrologie à l'hôpital Nafissa-Hamoud à Alger. Selon la présidente de la Société algérienne de diabétologie, un tiers de la population souffre d'obésité. Le ministère de la Santé fait état de 10% d'Algériens qui sont atteints de diabète. Soit près de 4 millions de personnes. Le Pr Malek du CHU de Sétif ajoute que le taux de prévalence de cette maladie a doublé en 15 ans passant de 8% à 16%. Le président de l'Association d'aide aux hypertendus de la wilaya d'Alger, Redouane Mokhbi, affirme que 35% de la population algérienne souffre de tension artérielle. Soit près de 14 millions de personnes. Pour un autre spécialiste, le Dr Hitache, un quart de la population algérienne est hypertendu. Soit près de 10 millions d'individus. Pour le Pr Douaghi, chef du service de pneumo-allergologie et d'oncologie thoracique du CHU de Beni Messous, «l'Algérie compte pas moins d'un million d'asthmatiques et de trois millions de personnes atteintes de rhinite allergique». Soit quatre autres millions de personnes. Stop! On arrête le listing car non seulement il ne restera plus un seul Algérien intact, mais en plus, le nombre de malades dépassera celui de la population. Le plus simple serait de compter les Algériens en bonne santé. S'ils existent. Plus sérieusement, il faut que nos spécialistes nous disent d'où et comment ils détiennent les chiffres qu'ils nous balancent. Sinon qu'ils nous permettent d'en douter. En attendant ces chiffres «voltigeurs» pourraient apporter une réponse à la hausse constante de la facture d'importation des médicaments. Sauf que l'explication du Cnis s'appuie sur le coût excessif des médicaments du cancer. Tiens, à ce sujet nous n'avons pas voulu donner le nombre de cancéreux pour ne pas traiter à la légère une maladie aussi grave. Toujours en considérant ces chiffres affolants, l'appel du président du conseil de l'Ordre des médecins, Mohamed Bekkat, pour un conseil interministériel consacré à la prévention trouve là tout son sens. Encore que son principal souci est d'éviter les maladies transmissibles. Un chiffre que nous n'avons pas introduit dans la «calculette». Il faut arrêter ce «jeu». La santé est un sujet trop grave pour être pris à la légère. Nous avons un institut de santé publique. C'est à lui que devrait revenir le recensement des différentes maladies. Visiblement, ce n'est pas le cas. Et si les Assises nationales de la santé qui se sont tenues les 16 et 17 juin dernier ont bénéficié des chiffres énoncés au début, on a une idée sur les recommandations. De plus, il y a lieu de se demander comment se font les commandes de médicaments à l'import. Par exemple, quelle quantité de médicaments liés à l'asthme faut-il' Autre question plus dramatique encore. On sait que la société Lafarge Algérie s'est dotée d'un incinérateur pour les médicaments périmés. Il se trouve à Mascara et peut traiter jusqu'à 3000 tonnes de médicaments par an. Aucune erreur dans le nombre de zéros. On sait aussi tout le sérieux de cette entreprise. Elle n'a procédé à une telle transformation de four qu'après une sérieuse étude du «marché». Selon un cadre du syndicat des pharmaciens (Snapo), Ould Imam Toufik, lors de l'annonce de Lafarge, il y aurait «dans chacune des 9000 officines du pays une moyenne de 100 kg de médicaments périmés». On vous laisse faire le compte. Et sans compter les pharmacies d'hôpitaux. Ceci dit, on a peur de comprendre! De comprendre que l'importance de cette avalanche de chiffres incontrôlés ait pu échapper à nos responsables. De comprendre pourquoi la prise en charge de ces statistiques, n'est pas inscrite dans les priorités. De quelle santé parle-t-on' Pour combien de malades'...



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