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Plus de 40 000 familles vivent la misère



Plus de 40 000 familles vivent la misère
Mohamed RahmaniÀ Annaba, elles sont plus de 40 000 familles recensées officiellement comme étant nécessiteuses et vivant en dessous du seuil de pauvreté et qui essayent malgré tout de survivre se débrouillant comme elles peuvent, chaque jour, pour subvenir à leurs besoins. Ces dernières années ce sont des pans entiers de la population qui ont plongé dans la misère; une misère au quotidien difficile àsurmonter quand on est une famille nombreuse avec des ressources plus que limitées. Ces familles vivent de petits boulots, de petites combines, de commerce illicite ou de mendicité. Pour elles chaque jour a son lot de misères, un calvaire qui se répète. Se débrouiller pour avoir de quoi acheter son pain, son lait, de quoi préparer de maigres repas, pour se déplacer, pour aller en ville, pour acheter quelque chose aux enfants, bref une vie faite de privations, de frustrations et de défaites plurielles. Dans les rues de la ville, ce sont des centaines d'enfants de ces familles dans le besoin qui prennent sur eux d'aider leurs parents. Adultes avant l'âge, ils endossent cette responsabilité, contraints et forcés, se débrouillant pour avoir quelques centaines de dinars qui permettent aux leurs de tenir la journée. Ils vendent des herbes fines, des diouls, du pain acheté à la boulangerie du coin, ou des jouets pour enfants auxquels ils n'ont pas droit eux-mêmes parce qu'ayant vieilli avant l'âge. Leurs préoccupations sont toutes autres, il s'agit pour eux de ne pas rentrer bredouilles et d'avoir cette somme d'argent nécessaire pour survivre. Les adultes, eux, les hommes font de petits boulots, sur les chantiers s'ilstrouvent du travail, à proximité des maisons en construction pour charger des décombres ou pour décharger des matériaux de construction ou encore pour revendre quelque article. Les mères de famille, quant à elles, font des travaux ménagers, lavent des tapis, préparent des plats traditionnels, font des galettes maison qu'elles vendent elles-mêmes ou qu'elles cèdent en gros à des revendeurs. On vit au jour le jour tout en gardant espoir que les lendemains seront meilleurs. «Je vais dans les familles aisées pour faire le ménage ou laver des vêtements et des tapis. Parfois, je fais du couscous traditionnel, ce sont 50 kg de semoule que je transforme, c'est très fatiguant mais il faut bien vivre»,nous raconte une vieille femme vivant à la cité Auzas.Dans les rues, on voit souvent des familles demander la charité aux passants. Femmes, enfants et hommes assis à même le sol, un mouchoir étendu attendent que des âmes charitables leur déposent quelques pièces.Les autorités locales, particulièrement les APC, la direction de l'action sociale, le Croissant-Rouge algérien et les associations caritatives, font de leur mieux pour aider ces familles dans le besoin. La commission des affaires sociales de l'APC d'Annaba intervient régulièrement pour apporter son aide à ces gens. Ainsi à l'occasion du mois sacré de Ramadhan, ce sont pas moins de 40 144 couffins, d'une valeur totale de 127 900 000 dinars, qui ont été distribués aux nécessiteux dans la wilaya. Tous ont contribué à cet effort de solidarité, la direction de l'action sociale a dégagé une enveloppe de 14 440 000 de dinars, la wilaya a mis à disposition 19 000 000 de dinars, les 12 communes ont participé avec 94 500 000 dinars, la nidhara des affaires religieuses a acheté1 000 couffins, Sonatrach 1 000 couffins et les associations 3 000.La commune d'Annaba a dégagé une enveloppe de 3 milliards de centimes destinés à cette catégorie de la population. Un premier recensement avait fait état de plus de 11 000 familles vivant au dessous du seuil de pauvreté habitant dans les quartiers populaires et les bidonvilles dépendant des 5 secteurs urbains de la ville.Ces initiatives pour louables qu'elles sont et à plus d'un titre ne règlent pourtant pas le problème, car ces aides sont limitées dans le temps et ne peuvent durer. La cause première de cette situation qui risque d'amener une explosion sociale est le chômage qui a frappé ces dernières années des milliers de travailleurs qui de ce fait se sont retrouvés sans ressources du jour au lendemain. Situation qui a dégénéré depuis et qui touche désormais des milliersde familles.M. R.


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