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Le consommateur algérien ne profite pas de cette aubaine Baisse des cours mondiaux du sucre




Le consommateur algérien ne profite pas de cette aubaine Baisse des cours mondiaux du sucre
Par Ziad Abdelhadi
Parmi les matières premières agricoles importées qui connaissent ces derniers mois une chute spectaculaire de leur cours sur les places financières on peut citer le cas du sucre. Ce qui visiblement est une bonne chose pour un pays comme le notre grand importateur de sucre brut. Mais qu'à cela ne tienne : cette baisse des prix à l'import ne s'est nullement répercutée sur le commerce au détail de cette denrée alimentaire. Et pour preuve: le prix du sucre raffiné stagne depuis des mois entre la fourchette des 95 et 100 dinars le kilogramme. Dès lors faut-il déduire sans ambages que nos industriels versés dans ce secteur de production n'en font qu'à leur tête, c'est-à-dire d'ignorer la baisse des cours de leur matière première comme si ce produit de consommation ne connaît aucune fluctuation à l'international. Où ont-ils pris la décision de ne pas vendre au dessous d'un seuil immuable malgré les baisses sensibles des cours, comme c'est le cas depuis le dernier trimestre 2012 à ce jour ' Faut-il encore croire que les opérateurs nationaux, ils sont quatre au total, versés dans la production du sucre blanc excluent toute revue à la baisse de leur prix de vente. Un refus strict d'aligner leur prix d'usine aux cours mondiaux du sucre a-t-il sa raison d'être ' C'est là une question qui revient souvent chez les consommateurs.
Du côté des producteurs de sucre raffiné (blanc) on admet que les citoyens sont en droit de savoir pourquoi nos prix d'usine n'ont pas baissé alors que les cours de la matière première importée intégralement ne cessent de baisser depuis le dernier semestre 2012 à ce jour. Selon des responsables commerciaux auprès d'entreprises productrices de sucre que nous avons pu joindre par téléphone, l'éventualité de revoir à la baisse le prix de leur sucre chaque fois que les cours de la matière accusent de sérieuses diminutions n'est pas moins difficile à appliquer. Toujours d'après nos interlocuteurs, et dont les explications se rejoignent, c'est pourtant vrai. Ils arguent en effet «dans le cas précis d'une baisse des cours à l'international des matières premières que nous importons nous préférons acheter plus de matière pour nous mettre à l'abri de possibles fluctuations des prix sur les marchés extérieurs. Au lieu donc de revoir nos prix sortie d'usine, nous augmentons nos stocks de matières premières importées, ce qui nous permet, à moyen terme, de maintenir nos coûts de production. Nous cherchons à éviter le «yoyo» à nos prix car pourquoi décider des réductions sporadiques tout en sachant que les cours mondiaux peuvent reprendre une courbe ascendante. Et dans le cas où ceux-ci atteignent des pics, nous préférons nous abstenir de nous approvisionner tout en puisant dans nos stocks».
Toutefois nos vis-à-vis ont reconnu qu'«il nous arrive de nous retrouver obligés de revoir à la hausse nos prix sortie d'usine quand les cours élevés des matières premières importées perdures. Mais le réajustement de nos prix sont infimes pour ne pas trop pénaliser nos clients».
En somme certains industriels préfèrent maintenir leur prix d'usine que de procéder à une dévaluation, lorsque les tarifs de la matière première baissent à l'import. De la sorte ils profitent de l'aubaine de la baisse des cours pour constituer des stocks de matière première pour ce prémunir de toute fluctuation subite des cours mondiaux. Une telle stratégie de production et de commercialisation semble difficile à suivre chez nombre de consommateurs dans la mesure où, si nous prenons le cas de l'huile végétale où les producteurs (trois au total) ont vite aligné leurs prix sortie d'usine sur ceux des matières premières importées qui ont connu une chute vertigineuse de leurs cours mondiaux, faisant ainsi le bonheur des ménages, ce n'est pas le cas du sucre. Cette dichotomie entre des producteurs qui se soumettent à une règle élémentaire de marché et ceux qui continuent de pratiquer des prix comme si de rien n'était, arguant par là qu'ils préfèrent maintenir leurs prix dans la constance et n'ont pas à les changer à chaque fluctuation. Et se défendant aussi derrière l'idée que rien ne sert de procéder à des dépréciations tout en sachant que les cours peuvent grimper aussi subitement qu'ils avaient chuté. Des arguments que l'on pourrait réfuter tout de go si l'on met sur le plateau de la balance, les avantages fiscaux et autres soutiens de l'Etat à la production dont bénéficient nombre d'opérateurs industriels, notamment ceux vendant des biens de consommation et des services.
Enfin rappelons qu'au sein même de la corporation des producteurs de biens, un jugement se fait entendre :«Beaucoup d'opérateurs ne jouent pas le jeu du marché, préférant maintenir leur part de bénéfice malgré le fait que leur coût de revient à la production baisse.» Seule peut-être une forte concurrence pourrait les rendre moins avide de gains. Et c'est à cela qu'aspirent les consommateurs ou les ménages trop laminés par une cherté de la vie qui ne veut pas arrêter son ascension.
Z. I

Le prix du sucre sur le marché international fond
Les prix du sucre ont accentué leur baisse cette semaine, tombant, jeudi 23 mai, à 470,30 dollars la tonne à Londres - au plus bas depuis près de trois ans - et 16,56 cents la livre à New York - un niveau plus vu depuis juillet 2010. Les cours continuent notamment d'être pénalisés par l'abondance de la récolte au Brésil (de loin le plus gros producteur au monde), a expliqué Nick Penney, analyste de la maison de courtage Sucden.
«Une production mondiale à des niveaux records couplée à une demande (en berne) laisse peu d'espoir de voir une hausse des prix», a estimé de son côté l'Organisation internationale du sucre (ISO) dans son rapport trimestriel.
L'organisation a d'ailleurs révisé à la hausse sa prévision de surplus de production par rapport à la demande pour la saison sucrière allant d'octobre 2012 à septembre 2013. L'ISO prévoit ainsi une hausse de 4,3% de la production par rapport à la saison précédente (à 181,7 millions de tonnes), tandis que la consommation ne devrait croître que de 2,1% (à 171,7 millions de tonnes), plaçant le marché
«en surplus au niveau record de 9,98 millions de tonnes».
Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 475,50 dollars vendredi vers 09h GMT, contre 477,90 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 16,79 cents contre 16,94 cents sept jours auparavant.
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