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Partagées entre les obligations de résultats et les impératifs de paix sociale



Partagées entre les obligations de résultats et les impératifs de paix sociale
La plupart des entreprises étatiques, fonctionnant en dehors des standards de compétitivité, servent de simple alibi pour une redistribution de la rente sous forme de salaires au nom de la recherche de la paix sociale. Tant qu'il y a encore de l'argent à y injecter.Air Algérie est dans la tourmente. Le crash d'un avion affrété aura été l'événement déclencheur d'une remise en question de toute la stratégie de l'entreprise, et la montée au créneau de quelques syndicats (la compagnie en compte sept) laisse penser que ce qui se trame n'est autre que le devenir de l'entreprise.L'on murmure que le projet d'ouverture du transport aérien au privé serait réactualisé et que les futurs transporteurs privés sont déjà sur les starting-blocks. Tant mieux ! Serions-nous tentés de dire, si le projet visait réellement à diversifier et intensifier l'offre et si le cahier des charges comprenait des clauses imposant aux compagnies privées de desservir les aéroports de l'intérieur du pays, pas seulement les plus rentables. Mais, tout porte à croire qu'il s'agirait, tout simplement, d'un transfert de la rente au profit des nouveaux milliardaires, au détriment de la compagnie publique qui devrait voir ses marges fondre comme neige au soleil.Déjà affaiblie par l'introduction de sociétés étrangères qui sont venues grignoter d'importantes parts de marché, Air Algérie devrait encore se délester de certaines activités au profit de compagnies privées qui se prépareraient déjà depuis fort longtemps et qui se frotteraient les mains en ce moment.Mais l'exemple d'Air Algérie remet sur le tapis la situation des entreprises publiques, surtout celles considérées comme stratégiques.Sider El-Hadjar en a déjà fait les frais. Son P-DG mis en prison et le repreneur étranger n'a pas apporté la plus-value escomptée ; bien au contraire, le complexe d'El-Hadjar ne s'est jamais aussi mal porté.La Cnan, dont le P-DG a été, lui aussi, mis au trou et qui a dû vendre la majorité de ses bateaux, fait partie, désormais, du passé. Pourtant, le ministre des Transports parle de l'acquisition de nouveaux bateaux !Saidal, qui avait connu des déboires au moment où elle s'engageait dans le projet stratégique de fabrication d'insuline. Algérie Télécom, qui a battu tous les records en matière de désignation et de limogeage de P-DG.Autant d'exemples qui démontrent que l'Etat n'a jamais su quoi faire des entreprises du secteur public. L'Etat n'a jamais pu trancher pour ce qui concerne la nécessité d'avoir des entreprises publiques rentables, ou des entreprises alibi pour satisfaire des attentes sociales.Des P-DG dont les désignations dépassent souvent les holdings et autres ministères et qui sont débarqués parfois par un simple coup de fil, pour des raisons qui, parfois, n'ont rien à voir avec leur gestion.Des P-DG qui sont parfois nommés, non pas en raison de leurs capacités managériales, mais de leur appartenance à une région, à un clan, à une famille. Des cadres dirigeants, qui, dans le cas de Sonatrach par exemple, sont tellement tétanisés, depuis l'éclatement du scandale, ne prennent aucune décision et vivent la peur au ventre, sachant qu'ils risquent d'être les boucs émissaires désignés à tout moment.Le meilleur gestionnaire au monde ne pourrait exercer dans une entreprise publique algérienne dans pareilles conditions.Lorsque le téléphone remplace toutes les lois de la République, tout le bon sens, toutes les notions de rentabilité, d'efficacité et de compétitivité, l'on ne peut exiger le moindre résultat des dirigeants des entreprises publiques, sauf celui de faire plaisir à ceux qui les ont placés là où ils sont.Les interférences qui viennent de toutes parts ligotent les dirigeants des entreprises publiques et réduisent grandement leur marge de man?uvre.Le Premier ministre avait, pourtant, promis de leur donner plus de liberté et avait promis de dépénaliser l'acte de gestion.A. B.NomAdresse email


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