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On accorde trop d'intérêt à la critique de la situation politique


On accorde trop d'intérêt à la critique de la situation politique
-Votre dernier roman La porte de la lumière évoque une certaine idée de l'ailleurs. Qu'en est-il 'J'ai choisi mon dernier roman comme point de départ de ma communication présentée ici aux 6e Rencontres euromaghrébines des écrivains d'Alger. Il coïncide justement avec le thème proposé. Je suis de ceux qui disent que la vie est «ici» et «ailleurs». Le contexte du roman de Milan Kundera, La vie est ailleurs, permet cette extension au temps et à l'espace. Dans La porte de la lumière, je m'intéresse à un sujet qui n'a jamais été traité par la littérature tunisienne ou arabe. Cela peut paraître prétentieux de ma part, mais je sais que ce thème a été ignoré. Je raconte l'histoire de religieuses chrétiennes dans un couvent en Tunisie, un pays à majorité musulmane. Je me suis documenté avant d'écrire sur un couvent où vivaient des chrétiennes arabes et européennes. J'ai suivi le cheminement de chacune d'elles pour savoir comment ont-elles décidé de venir de leur «ailleurs» pour venir vivre ici. Je me suis surtout intéressé aux transformations qu'elles subissaient lorsqu'elles quittaient leurs lieux, leur «ici» pour s'installer dans «l'ailleurs», c'est-à-dire chez nous.-Comment évolue la littérature post-révolution en Tunisie ' Régresse-t-elle' Avance-t-elle 'Ce n'est plus la même littérature. Un grand événement s'est imposé à elle. Les auteurs ne peuvent pas échapper à l'emprise de la Révolution du 14 janvier 2011 (effondrement du régime dictatorial de Ben Ali-Trabelsi). Seulement, on accorde trop d'intérêt à la critique de la situation politique actuelle. Donc, au lieu de fonder une nouvelle littérature, une nouvelle culture, on s'accroche à la critique de certains aspects politiques. Même ce débat s'est imposé à nous. Nous avons vécu ces trois dernières années, un véritable cauchemar. Il y a une dégradation dans tous les domaines, la sécurité, l'enseignement, la culture, l'économie... Une lueur d'espoir a surgi avec les résultats des élections législatives du 26 octobre.-Justement, quel commentaire faites-vous de ce scrutin, qualifié déjà d'historique 'C'est un grand soulagement pour tout le monde. Il n'y a pas eu d'incident durant l'opération électorale. La sécurité était totale durant le vote. Nous avions des craintes par rapport au terrorisme. C'est déjà un acquis. Le peuple tunisien a donné la preuve de sa prise de conscience de l'intérêt général au détriment des idéologies passéistes. Donc, c'est une double victoire.




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