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Ode au chant spirituel et sacré avec un zeste de rythmes festifs



Ode au chant spirituel et sacré avec un zeste de rythmes festifs
La salle Ibn Zeydoun affichait complet, mardi dernier, et de nombreuses familles étaient présentes pour savourer les tours de chant du maître du Malouf d'Annaba, Cheikh Allaoua Boughamsa, de chaâbi avec Mourad Djaâfri, du jeune lauréat de l'édition 2014 du festival chaâbi et de l'enchanteresse interprète atypique de chant spirituel Mother.Le premier à monter sur scène, donnant le ton de la soirée, est Cheikh Allaoua Boughamsa qui interpréta pour le grand bonheur des connaisseurs, la fameuse qcida Dalma. C'est dans l'esprit du malouf authentique, transmis de bouche à oreille, que le grand interprète de malouf emporta les présents à l'époque des Beni Hilal, où il dépeint le paysage socioculturel de l'époque.Tel un conteur d'antan, il captiva son auditoire par sa voix puissante qu'il module au gré des différents tableaux et des sept modes composant cette histoire. Celle d'un amoureux transis subjugué par la beauté de sa dulcinée qui le fait languir dans les tourments de l'attente à cause des règles conservatrices de la société de l'époque. A la dernière note c'est un tonnerre d'applaudissements qui salue la prestation du Cheikh Allaoua Boughamsa, qui a su transmettre toute l'essence de Dalma un incontournable du malouf d'Annaba.Le public présent a également eu droit à une quaâda chaâbi avec le récital du jeune et talentueux Abdelwaheb Ben Saadi, qui devait relever le défi de passer après le maître Boughamsa. Accompagné par l'orchestre Belda sous la baguette du maestro Réda Khaznadji, il a également privilégié l'interprétation authentique dans la pure tradition chaâbi.Ainsi, il interpréta avec justesse Salou aâla el touhami, un texte du grand poète algérien El Bey, en louange au prophète Mohamed QSSL. Il captive également l'auditoire avec l'interprétation plus énergique de Rabbi ya qahar du poète marocain Abdelaziz El Maghraoui.La magie du chaâbi s'est poursuivie dans son esprit festif avec l'entrée en scène du pétillant Mourad Djaâfri, qui a offert aux présents une dizaine de chansonnettes du répertoire musical chaâbi. Dès que le chanteur s'installe débutant les premiers accords de son mandole, le public applaudit chaleureusement et des voix fusent de la salle pour réclamer telle ou telle chansonnette. Mais fidèle à ses habitude c'est avec la succulente Kahwa ou lateye de Hadj Mrizek que l'interprète chaâbi débute son répertoire. Puis il enchaîne avec El Madi, Koulou ya ness, Tfakert djret demaâti et Djet chta qui endiablent les présents, certains se trémoussant sur leur fauteuils sous les chaleureux battements de mains au rythme de la musique et des youyous qui fusaient dans la salle. En symbiose avec cette ambiance, la derbouka domine les instruments sur place. C'est tout naturellement que Mourad Djaâfri clôture son récital avec les truculentes Dour biha ya chibani et Tikechbila la célèbre chanson sportive de l'USMA.La soirée se clôture en apothéose avec l'entrée en scène de l'enchanteresse Mother au chant pétri de sacrée, de spiritualité et d'amour universel, interprétant les textes mystiques d'Ahmed Ben Mustapha El Alawi Rabia, El Adawiya et également ses propres textes.La chanteuse d'origine hollandaise présente au public, envouté par l'aura qu'elle dégage sur scène, un style de musique atypique qu'elle a baptisée Light-link music.Une musique lumineuse pétrie des ondes bienfaitrices du créateur qui s'envolent dans les airs pour des messages édifiants sur la nécessité de renouer avec son humanisme, la sacralité de l'être et de l'univers.Mother, accompagnée de sept talentueux musiciens, a, en fait, présenté le travail de plus d'une année de résidence à Laghouat, où, avec les meilleurs jeunes musiciens de la région, elle a entamé un travail initiatique dont le fruit est un album baptisé Khoud Elsabil, bientôt disponible dans les bacs. Un opus à savourer sans aucune modération.S. B.





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