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Médéa
La population de Médéa peut-elle aspirer à une prise de charge sérieuse et réelle de ses problèmes environnementaux, surtout avec l'avènement du remaniement qui vient d'être opéré au sein de l'exécutif communal au mois de décembre dernier ' Trois mois sont passés et les choses ne semblent pas bouger sur le terrain, selon l'avis de certains citoyens, qui citent à titre d'exemple les façades toujours crasseuses des immeubles donnant sur les boulevards et avenues principales. Elles n'ont pas été ravalées depuis fort longtemps, ajouté à cela l'éclairage public défectueux, qui assombrit, de nuit, les cités.Il y a également les routes défoncées et les ordures ménagères jetées partout, qui donnent à la ville un aspect de triste et sale. Plusieurs habitants de Médéa comptent sur leur nouveau P/APC, installé depuis trois mois, et espèrent qu'il remédiera à cette situation car, le chef-lieu de wilaya a pris un aspect inimaginable, en l'espace de quelques années seulement. De modeste ville d'à peine 70 000 habitants qu'elle était, Médéa est devenue une mégalopole dépassant les 150 000 âmes.Cependant, les plans d'aménagement et de modernisation urbaine qui devaient normalement accompagner cette forte croissance démographique, accentuée par l'exode rural, n'ont pas suivi. Si au moins il y avait un respect des règles de l'urbanisme. La passivité et le laisser-aller ont coûté la vie lors des dernières intempéries à deux frères âgés de 5 ans et 8 ans en plein sommeil, au quartier Sétara, où leur logis, une baraque de fortune, s'est effondrée en pleine nuit sur eux. Les extensions faites depuis les années 1980 dans le cadre de la politique des réserves foncières ont charcuté et sapé tout le tissu urbain des assiettes foncières importantes relevant du secteur domanial.Urbanisation anarchiqueDes constructions ont été érigées sur ces sites, laissant apparaître un amalgame de difformités et de laideur ne prévoyant aucun espace public pour permettre aux résidants de se prélasser. Ainsi, on n'a même pas prévu de terrains de jeux pour enfants, ni de centre culturel, ni de maisons de jeunes, ni bibliothèques où encore des centres commerciaux? sans parler des piscines : c'est encore un luxe à Médéa. Les exemples sont légion aux quartiers périphériques, tels Hadj Hamdi I et II et Bouhella et autres, où les propriétaires de ces habitations individuelles peinent au quotidien à se déplacer par manque de moyens de transport réguliers.L'ancienne ville-musée de Médéa, réputée pour ses vestiges archéologiques et la richesse de son histoire, n'a pas été épargnée par ces grotesques constructions, qui continuent à remplacer les maisonnettes mauresques d'autrefois, en dépit des textes stricts de la loi 08-15. Elles sont imposées par un fort exode rural persistant qui fait perdre tout le charme de la cité millénaire. Même la splendide place du 1er Novembre, qui servait d'esplanade, a subi avec le temps des désagréments.Ce symbolique endroit, dernier repaire et vitrine de la charmante ville, suscite aujourd'hui pitié et consternation. Car Saha El Fougania (la place d'en haut), comme aiment l'appeler les nombreux nostalgiques, est devenue un refuge de chômeurs, de SDF et autres laissés-pour-compte, elle n'invite plus au repos et la détente, dans un milieu où on trouvait autrefois que de la bonne fréquentation.Les personnes du troisième âge, qui appréciaient cette placette par sa quiétude, sous l'ombrage des platanes, ont été contraints de la déserter. L'espace est resté donc abandonné. L'insalubrité y est frappante.Son sol est jonché de pain rassis et de?fientes de pigeons. Ces volatiles, attirés par la nourriture (pain rassis) envahissent cette placette par dizaines. Par défaut de nettoyage à longueur d'année, l'odeur de leurs déjections emplit l'air. Des vendeurs de portables et de bric-à-brac et des charlatans squattent impunément, à longueur de journée, ces lieux sans être inquiétés. L'espace vert du pittoresque kiosque à musique est dans un état lamentable, toutes sortes de détritus y sont jetés dégageant une odeur nauséabonde.Les Médéens se posent la question : «La nouvelle équipe de l'exécutif communal aura-t-elle les coudées franches pour mettre de l'ordre dans la cité et rendre à César ce qui appartient à César '» L'avenir nous le dira !


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