Algérie - A la une


Médéa
Comme le dit bien l'adage : il n'est jamais trop tard pour bien faire.Enfin les multiples œuvres du penseur et grand militant de la cause nationale Mostefa Lacheraf, l'enfant de Chellalet Adhaoura (Médéa), ont été dépoussiérées et retirées des oubliettes à travers un colloque national. Il s'est déroulé récemment à l'université Yahia Fares de Médéa sous le patronage du wali en collaboration avec l'université et la direction de la culture. A cet égard, une vingtaine de conférenciers algériens, tunisiens et émiratis ont donné, pendant trois jours, leur analyse et leur point de vue sur la pensée des divers écrits littéraires légués par l'auteur. Ils ont aussi apporté leurs témoignages sur son engagement intellectuel en faveur des idées progressistes et de justice.L'auteur de L'Algérie, nation et société s'était confronté, rappelons-le, à des critiques acerbes par certains détracteurs le taxant même de francophile. Dans ses propos, le docteur Mustapha Madi, maître de conférences en sociologie à l'université d'Alger et consultant aux éditions Casbah, qui avait ouvert le bal des conférences, a souligné que Lacheraf avait une vision clairvoyante et des idées prodiges pour l'avenir de l'enseignement dans le pays. Il avait de tout son temps milité contre les négationnistes et les idéologues qui voulaient mélanger le savoir à des fins politiques.L'orateur a précisé que la mauvaise arabisation entamée à l'époque est la résultante aujourd'hui du niveau d'instruction des universitaires, dont la majeure partie ne maîtrise aucune langue étrangère. Le conférencier Madi rapportera, à cet effet, un fait d'une polémique qui s'était installé lors de la rédaction de la charte nationale de 1976 entre les différents membres de la commission. Hormis Mouloud Kassem et Rédha Malek qui se sont rangés avec l'écrivain Lacheraf sur le choix de la notion «nation» au lieu de «société», les autres membres étaient tous contre. La proposition de Lacheraf avait nécessité l'arbitrage du défunt président Houari Boumediène pour que le commission chargée de rédiger la charte nationale opte en faveur de l'emploi du terme «nation» pour qualifier l'Algérie.Pour le professeur Salah Alouaoui de l'université de Tunis, grand admirateur et lecteur assidu des œuvres du penseur Mostefa Lacheraf, a, dans son intervention, mis en exergue l'amour de la patrie qui hantait le défunt auteur. Il ne voulait pas que celle-ci reste en vase clos en marge des autres pays. Il veut qu'elle s'ouvre à l'universalité pour maîtriser toutes les langues de la technologie et des sciences. Pendant sa courte durée à la tête du ministère de l'Education nationale, Mostefa Lacheraf est allé jusqu'à assister aux cours scolaires pour dresser un diagnostic exact sur la réalité de l'enseignement à travers le pays. Il s'est rendu compte que le manque de formation des enseignants dans la majorité des cas était le grand handicap au moment où les élèves étaient avides pour le savoir et l'apprentissage. Il n'a pu mettre en pratique ses projets étouffés dans l''uf par des attaques et des critiques de ses détracteurs lui collant même une étiquette d'anti-arabisme.D'ailleurs, il ne cessait de leur donner des leçons appuyées d'arguments vérifiables que «l'arabisme ne se construit que sur l'effort et non pas par l'idéologie». Il est à rappeler que Mostefa Lacheraf (1917-2007) fait partie des cinq membres historiques arrêtés en compagnie de Ben Bella, Boudiaf, Khider et Aït Ahmed en octobre 1956 lors du détournement de l'avion qui a décollé du Maroc intercepté par l'armée française en plein vol.





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