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Maghnia
Devant le silence intrigant de la justice, des autorités locales et de la wilaya de Tlemcen, la famille Bouhafs établie en Europe va déposer une plainte auprès des instances judiciaires internationales.Quinze hectares de terre arable ont été illégalement accaparés par la société chinoise Citic pour l'extraction de tuf et l'aménagement d'une base vie à Maâziz, village situé à 20 km de Maghnia. Une carrière déjà fonctionnelle qui étale ses tentacules sur d'autres parcelles de la familleBouhafs dans l'indifférence totale des responsables locaux. «Cette société exhibe une autorisation pour l'exploitation d'une carrière sur des terres dont nous détenons des actes de propriété.Ce sont des biens qui nous appartiennent de père en fils depuis des lustres. Nous nous sommes opposés par la force de la loi à cette ??expropriation'' qui ne dit pas son nom, mais en vain», rugit Mokhtar Bouhafs. La direction des Domaines de l'Etat confirme subtilement la version des victimes en reconnaissant que cette terre «ne fait pas partie du patrimoine des domaines de l'Etat». Et malgré le constat de la police des mines qui a enregistré des dépassements sur ces terres et l'article 3 de la nouvelle loi sur les mines qui interdit toute autorisation d'exploitation pour des carrières sur des terres privées, la société étrangère continue sa besogne.Un défi dénoncé par les Bouhafs mais aussi par les autochtones qui se disent «asphyxiés à longueur de journée par la poussière qui se dégage des chantiers situés à une centaine de mètres des habitations». Les engins en perpétuel mouvement sur les lieux font craindre le pire aux habitants, d'humbles villageois. Un huissier de justice a d'ailleurs fait l'amer constat : «des dunes de sable, des chargeurs conduits par des ouvriers chinois, des camions de gros tonnage».Nous nous sommes rendus sur les lieux. A notre vue, le conducteur d'un engin, un ouvrier chinois, a arrêté le moteur et s'est empressé de quitter le lieu de son travail. Nous l'avons interpellé pour lui demander s'il savait qu'il travaillait sur une propriété privée. Prétextant ne pas comprendre, il a utilisé en catimini son téléphone. Une dizaine de minutes plus tard, un groupe d'ouvriers chinois est arrivé à bord d'un véhicule pour nous intimider. Une de ces personnes, casque de protection sur la tête, a tenté de nous expliquer que sa «société détenait une autorisation d'exploitation» avant de couper court à toute discussion.M. Bouhafs ne comprend pas la «passivité de la direction des carrières qui a tous les pouvoirs, mais surtout la mission de délivrer des autorisations et de procéder au contrôle de ces projets» et s'interroge en outre sur la «liberté et les pouvoirs accordés à un expert de la direction des mines qui accorde des autorisations à sa guise, au détriment des lois de la République». Devant le silence intrigant de la justice et des autorités locales et de la wilaya, la famille Bouhafs établie en Europe va déposer une plainte auprès des instances judiciaires internationales.



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