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Les vacances, c'est changer de fatigue



Les vacances, c'est changer de fatigue
Le Ramadhan a quelque peu relégué au second plan la question des vacances. On n'y peut rien. Le jeûne en a rogné une bonne période, charnière en ce mois de juillet. Ceux qui ont le souci de ne pas rater le farniente de la détente estivale au bord de la mer ont légitimement attendu le mois d'août pour vaquer enfin à autre chose que ce qui a aura été le boulet de la vie quotidienne. Mais d'abord, pour ne pas donner l'impression que nous vivons sur une autre planète, il faut se poser la question de savoir s'ils sont majoritaires, les Algériens, à avoir des projets de vacances. Principalement pour des raisons pécuniaires liées à la disproportion du coût de la vie et le volume des revenus. Du moins pour une large catégorie de la population. Le constant souci d'argent a confiné, en effet, le repos du congé annuel au registre du luxe, du confort et du souci d'esthète. Tout juste à consentir quelques virées ponctuelles à la plage du coin quand elle est fréquentable. Il n'y a pas de statistiques qui déterminent la proportion de citoyens qui voyagent à la recherche de lieux de villégiatures. Pas de sondages sur les intentions. Mais il est loisible de constater qu'ils sont nombreux parmi les Algériens de la classe moyenne à aimer savourer les délices de l'été, là où cela s'apprécie le plus, c'est-à-dire au niveau des stations balnéaires. Du moins aux yeux d'un grand nombre. Mais depuis au moins deux années successives, le tableau a grise mine. Car la voisine Tunisie qui s'offrait à bon marché est mal en point. Les semeurs de désordre en éloignent les touristes. Mais les professionnels du tourisme tunisien ne désespèrent pas de convaincre les vacanciers algériens de garder leurs bonnes vieilles habitudes. Wahida Jaiet, la directrice générale de l'Office national du tourisme tunisien, ne s'est-elle pas déplacée à Alger le 14 juillet pour rencontrer les voyagistes algériens ' Et d'annoncer qu'une nouvelle campagne de communication sera dédiée tout spécialement au marché algérien, laquelle fera part de nouvelles pistes de coopération avec la diversification du produit et une meilleure qualité de service. Les touristes occidentaux ayant tourné les talons, on reporte l'attention sur les voisins immédiats de l'Ouest ? qui représentent tout de même 20% du marché local ? pour limiter les dégâts. Dans l'intervalle, on aura mesuré l'étendue de l'indigence de l'offre nationale qui, même aphone, est hors de portée pour les bourses lambda. Quid du slogan du tourisme populaire des années 1970. Ici comme ailleurs, la régression n'est pas féconde. Après tout, la cogitation ne concerne qu'une infirme minorité de gens relativement aisés. Pour le commun des mortels, les vacances peuvent avoir la signification (ou la consolation) qu'on peut : au mieux, se reposer à la maison, au pire, changer de fatigue en substituant une activité à une autre.


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