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Les prix... ça va baisser


Les prix... ça va baisser
Le directeur de la communication du MADR, Djamel Berchiche, refuse de parler de réaction tardive dans la prise en main de la situation. Selon lui, le ministère a réagi à temps et de manière efficace pour stocker en premier lieu le surplus de production enregistré durant les mois de juin et juillet derniers avant de le mettre ensuite sur le marché pour couvrir cette période dite de soudure. Il a ajouté que la mission principale du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) a pour objectif d'éponger les surplus de production, de protéger les revenus des agriculteurs et de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. « Nous n'avons pas attendu la dernière minute pour réagir. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires dans le cadre du Syrpalac afin d'alimenter sans interruption le marché pour parer à toute mauvaise surprise. Pas moins de 300.000 tonnes de pomme de terre y ont été injectées », a-t-il fait savoir. Il a indiqué que le ministère de l'Agriculture, en collaboration avec le ministère du Commerce et SGP-Proda, a mis en place des points de vente au niveau national pour casser cette tendance haussière des prix. A titre d'exemple, il citera la localité de Saïd Hamdine, Bab-Ezzouar et la commune de Draria pour ce qui est de la capitale. Toutefois, Berchiche a précisé que la filière pomme de terre est avant tout une chaîne composée de plusieurs maillons. « La faiblesse d'un segment entraînera une défaillance sur le marché. Le ministère de l'Agriculture est responsable uniquement de la production et n'intervient pas dans les autres activités dont il n'a aucune responsabilité », a-t-il souligné. Reste que le ministère prévoit une baisse des prix au plus tard d'ici à 10 jours avec l'arrivée de la production d'arrière-saison, particulièrement des régions de Mostaganem, Bouira, Boumerdès et Aïn Defla. Un scénario confirmé par le porte-parole l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj-Tahar Boulenouar. Celui-ci a affirmé que l'arrivée de la production d'arrière-saison va contribuer à la baisse des prix. Il a annoncé, d'ores et déjà, le prix de 40 DA le kilogramme.Les raisons d'une perturbation...Sur les raisons de cette hausse subite des prix du tubercule, Boulenouar évoque, en premier lieu, l'absence d'un plan d'orientation et d'étude des besoins du marché. Il regrette que des agriculteurs ne soient pas suffisamment accompagnés par l'Etat pour déterminer la demande réelle du marché. Une défaillance qui fait que les fellahs produisent d'une manière anarchique. Deuxièmement, il a mis en avant l'absence de contrôle au niveau des chambres froides. Conséquence : les propriétaires écoulent la marchandise sur le marché parallèle au lieu de passer par le circuit officiel, à savoir les marchés de gros. Troisièmement, l'absence de marchés de proximité. Dans ce contexte, il a soutenu que l'Algérie a besoin de 1.000 marchés de proximité pour pouvoir absorber la production et, par ricochet, maîtriser un tant soit peu les prix. « Tant que ces éléments ne sont pas maîtrisés et surtout ne sont pas pris en charge, la situation demeura instable », avertit-il. Pour sa part, le président de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes, Achour Mustapha, a affirmé que la raison principale de la perturbation est le manque de production notamment par rapport à l'année dernière. D'autres causes viennent se greffer, à l'image des agissements des intermédiaires et l'anarchie totale qui caractérise le fonctionnement des marchés de gros. Il a regretté qu'aucun contrôle sur les prix ne s'effectue au niveau de ces infrastructures. « 50% de la production nationale se vend dans les marchés parallèles », affirme-t-il. Mais avec l'arrivée de la production d'arrière-saison, Achour prévoit des prix entre 50 et 60 DA le kilogramme. Mais, selon, lui, il n'y a pas lieu d'être optimiste, puisque « la production d'arrière-saison n'est pas importante ». Et ce pour deux raisons : la semence utilisée n'a pas donné le même rendement comparativement à l'année dernière et la faible pluviositée enregistrée cette année. Le porte-parole de l'UGCAA a estimé que la production nationale de pomme de terre ne dépasse réellement pas les 3 millions de tonnes alors que la demande avoisine les 4,5 millions de tonnes. « Les chiffres du ministère parlent d'une production de 4,5 millions de tonnes mais sans compter les quantités abîmées au niveau des chambres froides, celles réservées aux semences ainsi que celles destinées à la fabrication de produits dérivés », précise Boulenouar.


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