Algérie - A la une

Les limites des droits culturels



Les limites des droits culturels
Depuis quelques années maintenant, la question des droits culturels suscite un grand intérêt parmi les sphères scientifique, politique et économique. Conférences, colloques et autres rassemblements académiques sont organisés régulièrement à travers le monde pour traiter de cette problématique complexe qui est aujourd'hui au centre d'enjeux politiques et économiques importants. La Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, conçue et adoptée en 2007 par un groupe d'experts internationaux sous la houlette de l'université de Fribourg, est un texte non officiel qui n'engage que ses rédacteurs. Elle constitue néanmoins un point de départ intéressant pour réfléchir à ce que peuvent être les limites des droits culturels.Alors que le «rêve» de voir la culture considérée comme un objectif à part entière dans l'agenda de développement post-2015 s'est complètement évaporé après la 69e session de l'Assemblée générale des Nations unies qui s'est tenue en fin septembre dernier, la question des droits culturels revient au premier plan. Il faut savoir que nombreux sont les pays dits «développés» qui sont hostiles à ce projet de considérer la culture comme objectif de développement. Cela signifierait qu'une partie conséquente de leurs budgets destinés au développement des pays du Sud doit financer la culture.Or, en plus du fait que les arguments expliquant la contribution de la culture au développement demeurent faibles, ces pays ne souhaitent pas être contraint de financer un secteur où les limites des droits culturels ne sont encore fixées. Doivent-ils financer des projets de promotion de l'excision des petites filles au nom du respect du droit culturel de certaines populations africaines?' La Déclaration de Fribourg tente de répondre à cette question avec ceci : «Nul ne peut invoquer ces droits (culturels) pour porter atteinte à un autre droit reconnu dans la Déclaration universelle ou dans les autres instruments relatifs aux droits de l'homme.»Ainsi, au lieu de se confronter à cette problématique, cette déclaration l'évacue en nous renvoyant aux textes nationaux et internationaux des droits de l'homme. La responsabilité de la faiblesse de l'analyse de cette problématique, nous la portons tous, nous autres acteurs culturels issus de tous les domaines confondus, car nous n'avons pas pu aller plus loin dans l'argumentaire en comparaison avec ce qui a été fait dans d'autres secteurs d'activité.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)