Les feux de l'ANP aux frontières

Les forces de l'ANP sont aux aguets et multiplient les opérations, en assénant de terribles coups à ces groupes de criminelsDes munitions de guerre, des armes d'assaut, des tonnes de drogue et des produits alimentaires saisis.Sans relâche, l'ANP poursuit la traque des contrebandiers aux frontières sud du pays. Avant-hier, 62 personnes de différentes nationalités africaines ont été arrêtées lors des opérations de contrôle à Tamanrasset et In Guezzam. Il s'agit de trois Algériens, 42 Nigériens, 13 Soudanais, Trois Tchadiens et un Malien. Ces opérations ont permis la saisie de cinq véhicules tout-terrain, 33 appareils de détection de métaux et sept téléphones satellitaires de type Thuraya. Avec cette énième prise, le nombre de contrebandiers arrêtés et déclaré dépasse largement les 160 personnes. Un chiffre qui fait peur dans la mesure où il ne s'agit pas de simples contrebandiers mais de personnes qui s'adonnent également au trafic d'armes, de drogue et d'actes criminels. Parmi les personnes arrêtées, l'ANP fait état de détention de munitions de guerre, d'armes d'assaut, de centaines de milliers de litres de carburant et de tonnes de produits alimentaires récupérés. A ces produits, il faut ajouter les centaines de tonnes de drogue saisies. Ce n'est pas tout, puisque depuis le début de cette année 2015, les forces de l'ANP sont aux aguets et multiplient les opérations, en assénant de terribles coups à ces groupes de criminels. Il y a quelques jours, dans la daïra de Aïn El Hammam, à Tizi Ouzou, les éléments de l'ANP sont tombés sur un stock de guerre: six bombes artisanales, cinq ceintures explosives, une quantité de munitions et d'autres objets et effets vestimentaires. «Cette opération a été menée par un détachement de l'ANP relevant du secteur opérationnel de Tizi Ouzou dans le cadre de la lutte antiterroriste», a précisé un communiqué du ministère de la Défense nationale. Avant cette opération, les éléments de l'ANP ont retrouvé la dépouille de Hervé Gourdel. Le corps du touriste français a été déterré mercredi dernier, au lieudit Tabounecht Abi Youcef, près d'Iferhounène dans la daïra de Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un autre coup porté au terrorisme: lors d'une opération magistrale menée dans la nuit du 22 au 23 décembre dernier, Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleimane, émir de Jund El Khilafa, la branche algérienne de Daesh, a été abattu.Le commando qui a mené cette opération ultrasecrète, a infiltré le premier cercle de Gouri pour surveiller le moindre de ses déplacements. Pour déloger Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Souleimane, émir de Daesh en Algérie, il a fallu un travail de terrain minutieux et une parfaite exploitation des renseignements.Dans les méthodes d'exploitation du renseignement, l'Armée algérienne a acquis une expertise indéniable. C'est ainsi d'ailleurs que les services de renseignements algériens avaient informé leurs homologues français de l'imminence d'une attaque à Paris 24 heures avant l'attentat contre le journal Charlie Hebdo. Sur son tableau de chasse, l'ANP collectionne également une autre opération, et pas des moindres. Quelques jours après l'élimination de Gouri, elle assène un autre coup terrible aux groupuscules islamistes. Une cellule terroriste, composée de 12 criminels, a été mise hors d'état de nuire dans le sud du pays durant la première quinzaine du mois de janvier courant par des détachements de l'ANP, indique le ministère de la Défense nationale.La situation fragile au niveau des voisins du Sud place l'Algérie devant une lourde charge pour le maintien de la sécurité et la stabilité du pays, d'autant plus que ces criminels sont désormais armés et n'hésitent pas à se confronter aux forces de sécurité.Le long des 6300 km de frontières que partage l'Algérie avec sept pays voisins, les éléments de l'ANP sont en alerte perpétuelle.