Algérie - Domaine Agricole

Les experts algériens unanimes: Réduire coûte que coûte la dépendance alimentaire




Les experts algériens unanimes:  Réduire coûte que coûte la dépendance alimentaire




Les voies et moyens de sortir de la dépendance alimentaire étaient des thèmes du colloque organisé, hier, par le Forum des chefs d’entreprises (FCE).

A partir du constat établi sur le mode de consommation national basé sur le lait et les céréales, qui occupent 50% des importations alimentaires, Réda Hamiani, président du FCE, a appelé à agir afin d’endiguer cette dépendance.

«Il y va de notre sécurité alimentaire, car aujourd’hui dans le monde, les stocks de sécurité des produits alimentaires stratégiques ne dépassent pas les deux mois, sans compter les aléas liés aux cours des hydrocarbures auxquels nous pouvons être confrontés à tout moment», avertit-il.

Réda Hamiani a appelé à prévoir des solutions afin d’assurer «notre sécurité alimentaire à hauteur de 70 à 80% pour les céréales et les laits, soit en doublant la production actuelle».

Face aux dépenses faramineuses que consacre l’Etat à l’importation des denrées alimentaires, M. Hamiani estime qu’il y a un danger qui guette le pays en cas de régression des recettes tirées des exportations d’hydrocarbures.

En 2012, les importations de produits alimentaires ont atteint près de 9 milliards de dollars, dont 50% de céréales et de lait. La facture pour ces deux produits a explosé en 2008 et 2011 pour atteindre plus de 5 milliards de dollars, selon les chiffres donnés hier par le FCE.

Une situation qui nécessite, selon les experts rencontrés à ce colloque, une riposte urgente pour éviter des scénarios de pénurie alimentaire en cas d’une nouvelle crise comme celle vécue en 2008.

«Le défi est grand» pour les pouvoirs publics, selon M. Hamiani qui juge qu’«il faut agir au lieu de rester dans l’expectative».

Le chef du FCE tient, cependant, à souligner qu’il salue «les efforts déployés jusque-là par le ministère de l’Agriculture», mais affirme que «les chiffres des importations restent préoccupants».

De son côté, le professeur Omar Bessaoud, expert dans le domaine agricole, constate que les améliorations dans le domaine agricole en Algérie et les rendements obtenus sont importants, mais ils risquent d’être compromis par certaines contraintes, dont la pression démographique, l’urbanisation et le changement du mode de consommation.

M. Bessaoud évoque également le risque d’effondrement des prix des hydrocarbures sur le marché mondial. Une perspective qui pourrait compromettre, selon lui, les investissements publics entrepris ces dernières années par l’Etat grâce à l’aisance financière induite par les recettes pétrolières.

Il est à noter que les participants au colloque du FCE sur la sécurité alimentaire ont présenté une série de propositions, dont la mise en place d’un plan de substitution aux importations alimentaires de produits de base, notamment dans le Sud et les Hauts-Plateaux.

Ils recommandent, par ailleurs, l’évaluation des différentes formes de soutien actuel bénéficiant aux produits alimentaires de base pour déterminer les dysfonctionnements éventuels et apporter les ajustements nécessaires.

Selon les participants, le subventionnement à la consommation tel que pratiqué actuellement n’est pas de nature à aider le développement de la production locale.

Ils préconisent aussi de renforcer la connectivité de l’amont agricole avec les filières industrielles et de transformation et de biens d’équipements afin de développer les filières lait et céréales.

Ils proposent aussi d’aller vers l’encouragement de groupements locaux et régionaux par filières et l’émergence de clusters regroupant notamment des producteurs, des laboratoires, des centres de conseils et de logistique.

Zhor Hadjam

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