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Les chercheurs d'or africains investissent Tamanrasset



Les chercheurs d'or africains investissent Tamanrasset
Un détachement de l'Armée nationale populaire relevant du secteur opérationnel d'In Guezzam a appréhendé, avant-hier, 110 contrebandiers de différentes nationalités africaines lors d'une patrouille près de la frontière nigérienne, à Tiririne.Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre la criminalité organisée, a permis, selon le ministère de la Défense nationale, de saisir deux véhicules tout-terrain, 58 détecteurs de métaux, 15 marteaux-piqueurs, deux groupes électrogènes, 600 grammes de dynamite, quatre téléphones portables satellitaires, une balance et 45 000 francs CFA.Une véritable entreprise étrangère ambulante spécialisée dans la recherche de l'or brut. Les mis en cause seront auditionnés et présentés devant le procureur de la République près le tribunal d'In Guezzam pour «association de malfaiteurs», «aide et assistance à des criminels activant à l'intérieur et à l'extérieur du pays», «détention illégale de produits explosifs», «prospection illicite de métaux précieux», «détention illégale d'appareils de détection de métaux» et «contrebande». Mais qui sont ces chercheurs d'or brut que les forces combinées arrêtent pratiquement chaque jour aux frontières sud ' Selon une source militaire locale spécialisée dans la lutte contre le crime organisé, «ils sont des centaines de Soudanais, Tchadiens, Nigériens et Maliens à être impliqués dans un nouveau trafic dans le Grand Sud algérien : l'extraction illégale de métaux précieux, notamment l'or brut». Un nouveau pillage des richesses minières qui alimente la contrebande.4X4 et détecteurs de métauxC'est une nouvelle filière très organisée et hiérarchisée qui a vu le jour récemment, dont les bases arrière sont situées dans les pays du Sahel, non loin des frontières sud algériennes. «C'est une filière structurée et très organisée, aux mains de gangs terroristes. Ces derniers recrutent parmi la traite humaine, des Subsahariens rapatriés depuis l'Algérie qui connaissent déjà le Grand Sud. Profitant de leur situation précaire, ils leur font miroiter monts et merveilles à même de les assister pour quitter l'Afrique et aller sous d'autres cieux plus cléments», affirment des sources sécuritaires sur place. Et de constater : «Ce nouveau fléau a vu le jour depuis le déclenchement des conflits dans les pays sahéliens.»En effet, sachant que les pays du Sahel ne maîtrisent pas la porosité de leurs longues frontières en raison des conflits qui subsistent, ces gangs terroristes les envoient dans des lieux ciblés, particulièrement dans la wilaya de Tamanrasset dont le sol regorge de richesses minières, tels les gisements déclarés de Tiririne et d'In Abgui.Pour couvrir cet immense territoire, les orpailleurs sont équipés en véhicules grosses cylindrées tout-terrain, détecteurs de métaux de dernière génération, moyens de communication satellitaires (Thuraya) et appareils de géolocalisation (GPS).C'est ce que confirment, selon les mêmes sources, les saisies opérées lors des différentes arrestations de ces «infortunés» chercheurs d'or dans la wilaya de Tamanrasset. Selon un décompte officiel, depuis le début de l'année en cours, les éléments de la gendarmerie des garde-frontières (GGF) ont récupéré d'importantes quantités de pierres et de terre jaune susceptibles de contenir l'or brut.Pour ce qui est des métaux purs, 1600 g d'or, plus d'une tonne de cuivre. Et aussi 500 détecteurs de métaux, 40 appareils téléphoniques Thuraya et 42 autres cellulaires.A la question de savoir comment et où traiter la terre jaune, les mêmes sources expliquent : «Des ateliers modernes sont spécialisés dans l'extraction de l'or et d'autres métaux précieux depuis la terre brute. Ils sont installés non loin des frontières algériennes où l'approvisionnement quotidien est assuré par ces Subsahariens.Ces unités de raffinage sont érigées en l'absence d'autorité des Etats concernés. Les ventes assurent incontestablement le financement des groupes terroristes.»Le Grand Sud algérien a toujours été un lieu de prédilection pour les contrebandiers et autres gangs terroristes, dont les intérêts financiers se croisent inévitablement. Des cigarettes Marlboro aux denrées alimentaires de base, voilà que le trafic est passé à la vitesse supérieure pour écumer le sous-sol à la recherche des métaux précieux. Décidément, les moyens de financement du terrorisme ne tarissent jamais.





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