Les autorités temporisent

Nos enfants ont été tués alors qu'ils n'ont rien fait de mal. Leurs corps carbonisés nous ont été ramenés dans des sachets noirs.Nous sommes toujours en deuil jusqu'à ce qu'on nous dise la vérité et que les coupables soient punis», clame Belkacem Hadjadj, père de Sofiane, une victime du drame de Lemghassel, à Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou.Le père en colère ne cache pas ses doutes : «Comment se fait-il que le camion de dépannage de la commune de Makouda soit arrivé sur le coup pour évacuer la voiture, qui a pris feu à minuit, vers le parc communal '» Il apporte des précisions : «Au lendemain du drame, lorsqu'on a demandé des explications aux gendarmes de la brigade de Makouda sur ce qui s'est passé la veille, ils nous ont répondu qu'ils n'étaient au courant de rien.»Dimanche dernier, les familles des deux victimes ont été reçues par le procureur général de Tizi Ouzou. «Le procureur général nous a assuré qu'il nous mettrait au courant de l'aboutissement de l'enquête dans 15 jours. Par contre, j'ai exigé de lui de traduire les coupables devant un tribunal militaire», ajoute Belkacem Hadjadj.A Tizi Ouzou, le père de la victime Sofiane, à son grand étonnement, a reçu des excuses personnelles : «Deux responsables, un militaire et un de la gendarmerie, ont insisté pour nous présenter leurs excuses.»Said Hadjadj, cousin de la victime Sofiane, qui a entendu le procureur général, ne croit trop à ses assurances. Selon lui, la vérité n'est pas encore connue. «J'ai parlé avec le procureur, je l'ai informé des différentes versions, parfois contradictoires, des services de sécurité sur ce qui s'est passé. Tantôt, ils disent que c'était une erreur, tantôt ils nient tout. Le procureur ne m'a pas répondu», indique-t-il.