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Le traumatisme de trop...



Le traumatisme de trop...
Adel a assisté au crime commis sous ses yeux par les terroristes qui venaient de lui prendre son père... 20 ans après...Maître Mustapha Oukid et Maître Djamila Ounis, les deux avocats chargés du lourd dossier de trafic de came à Boufarik, s'étaient déplacés au tribunal de Boufarik (cour de Blida) avec une lourde gibecière contenant tous les arguments nécessaires à la défense de Adel Hamdoud, la quarantaine, poursuivi pour la détention de 39 grammes de came chez lui, lors d'une perquisition dûment établie par la justice locale.Nassima Saâda, la juge et Lamia-Yasmina Zerdoumi, la procureure, étaient ce mercredi, elles aussi, rudement disposées à ce que justice soit rendue.Disons-le de suite, il y a eu beaucoup de révélations, beaucoup d'émotion, de larmes et de chuchotements parmi l'assistance.39 grammes de drogue devant la loi, c'est de la commercialisation. Cela relève de l'article 17 de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 «relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes.»Pourtant, Adel tente de trouver la parade en évitant les uppercuts de Saâda arrivés aux oreilles du détenu sous forme de questions embarrassantes.D'emblée, Adel nie. Et il nie fortement. Il répond à toutes les questions par la négative, même s'il fallait le faire avec un «oui» sec et rassurant. Il est venu à la barre repousser le grave délit et les 10 ans d'emprisonnement ferme qu'allait réclamer plus tard Zerdoumi. Il a dit non. Il a mâchonné non. Il a murmuré non. Il a même répondu non de la tête et des épaules du haut de ses 180 cm. Son beau visage, lui, n'a jamais perdu de sa superbe. Il ne fait même pas, son âge. Il a mal, oui, mais, il a mal à l'intérieur, ses deux avocats reprendront la braise qui lui a grillé le coeur, le cerveau et la raison. Et la braise l'a brûlé le jour où son père avait été assassiné sous ses yeux, devant lui, l'ado.Cet ado qui a grandi avec l'horrible image incrustée dans son subconscient, qui l'a guidé droit sur la «sniff».Et s'il nie farouchement être un dealer, il reconnaît, par contre, être un accro. «Je suis un drogué. Et en prévision du mois de Ramadhan, je me suis approvisionné en allant acquérir 39 grammes de drogue sans toutefois prendre le temps de découper la plaquette en joints. J'attendais le premier f'tour pour le faire», a-t-il raconté à Saâda dont l'attitude ne montre jamais si elle suit, ou elle... «plane» concoctant déjà ses futurs attendus qui vont toujours avec la logique de la loi. Et celle de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 a été aménagée sans pour autant permettre aux magistrats d'avoir les mains libres. L'exemple même de l'article 17 est édifiant.Cet article dispose d'ailleurs que «est punie d'un emprisonnement de 10 ans à 20 ans et d'une amende de 5 millions de dinars à 50 millions de DA, toute personne qui, illicitement produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporter des stupéfiants ou produits psychotropes.La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu'ils sont commis en bande organisée...».Et à parcourir cet article, les deux avocats n'ont pu retrouver Adel parmi ces «conditions» c'est pour cela qu'ils n'ont réclamé que l'application des termes de l'article 12 qui évoque, lui, une peine de deux mois à deux ans et d'une amende de 5 000 à 50 000 DA (ou bien) l'une de ces peines.Le reste dépend du pouvoir discrétionnaire de Saâda, cette magistrate qui monte depuis... dix ans!





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