Algérie - Revue de Presse

Le sénateur Gérard Longuet crée la polémique : Dérapages en cascade en France



Le sénateur Gérard Longuet crée la polémique :  Dérapages en cascade en France
Alors qu'elle est en très mauvaise posture aux élections régionales dont le premier tour s'ouvre ce dimanche, la droite ne sait plus comment éteindre la polémique déclenchée par les propos du président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, sur le profil du futur président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité. Un « dérapage » de plus, un « dérapage » de trop.Une polémique qui ne cesse de s'amplifier, suscitant l'indignation et la colère de la gauche et l'embarras du gouvernement. Croyant y mettre un terme, Gérard Longuet a annoncé jeudi qu'il inviterait le socialiste Malek Boutih à défendre son projet devant le Sénat. Le président du groupe UMP au Sénat, qui ne s'est cependant pas excusé, a expliqué sur RTL s'être entretenu par téléphone avec l'ex-président de SOS Racisme, fils d'immigré algérien, et avoir constaté son réel intérêt pour ce poste.Interrogé mercredi au cours de l'émission « Questions d'Info LCP/France Info/AFP » sur le candidat Malek Boutih à la tête de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), Gérard Longuet avait affirmé : « C'est un homme de qualité mais pas le bon personnage pour le poste. Il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes. La Halde, cela veut dire que c'est la France qui s'ouvre aux populations nouvelles. Schweitzer (président sortant de la Halde, ndlr), c'est parfait ! Un vieux protestant, parfait ! La vieille bourgeoisie protestante, parfait. Si vous voulez, les vieux Bretons et les vieux Lorrains ' qui sont d'ailleurs en général Italiens ou Marocains ' doivent faire l'effort sur eux-mêmes de s'ouvrir à l'extérieur. Si vous mettez quelqu'un de symbolique, extérieur, vous risquez de rater l'opération. »Quelques heures plus tard, Gérard Longuet précisait sa pensée, sans la renier. « Je suis désolé d'avoir sans doute choqué Malek Boutih, explique-t-il dans un communiqué. J'ai simplement exprimé le désir que l'ouverture d'esprit soit portée par une personnalité moins politique et parfaitement sereine, en qui puissent et doivent se reconnaître tous nos compatriotes dans leur diversité et dans leur unité. » « Mon expression est peut-être raccourcie et maladroite », a-t-il encore admis sur Europe 1. Une mise au point qui n'a pas pour autant éteint la polémique, puisque le député PS du Gers, Philippe Martin, a annoncé avoir saisi la Halde afin qu'elle se penche sur les propos de Longuet. Quant au Mrap, il a invité Boutih à déposer plainte. Le Parti socialiste réclame l'intervention de Nicolas Sarkozy.« Ça commence à devenir assez nauséabond (...) Je voudrais que le président de la République s'exprime », a déclaré sur Canal+ le porte-parole du PS, Benoît Hamon. « La droite a un problème avec l'immigration manifestement et tout ça pèse sur le débat politique. Il y a des millions de nos compatriotes qui se sentent légitimement insultés, à répétition, par la droite française. » Selon Harlem Désir, n°2 du PS et lui aussi ancien patron de SOS Racisme, « ces propos sont, bien plus qu'un dérapage, une véritable théorie raciale ». L'écologiste Daniel Cohn-Bendit, de son côté, estime que Gérard Longuet, par ses propos, « retrouve son histoire qui n'était peut-être pas la plus belle ».L'allusion pointe le passé de militant d'extrême-droite du sénateur UMP. Porte-parole du mouvement Occident dans les années 1960, Gérard Longuet avait soutenu, en 1965, la candidature à la présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour, ancien avocat de l'OAS. A droite, les réactions sont soit à l'embarras, soit à la prise de distance, voire au lâchage. « D'abord, je n'ai pas compris grand-chose de ce qu'il a dit », « ensuite, je considère que c'est plutôt regrettable », a dit le porte-parole du gouvernement, Fréderic Lefèbvre dont les déclarations sont habituellement incisives. Pour sa part, le porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, a souligné sur France Info que les déclarations de Gérard Longuet « n'engagent que lui-même ». L'UMP, en premier lieu, n'a tenu à « aucun moment » un « tel langage », ce « n'est pas le nôtre », a-t-il fait valoir.D'autre part, a-t-il relevé, « pour ce qui concerne la Halde, il appartient au gouvernement et surtout au président de la République de choisir et que donc, c'est en quelque sorte une annonce qui là aussi n'engage que lui-même ». Un des rares à défendre Gérard Longuet, Yazid Sabeg, le commissaire à la Diversité a voulu le justifier en expliquant qu'il est « tout sauf un raciste primaire ». « Il n'y a pas de fatalité que le président d'une institution chargée de lutter contre les discriminations émane forcément d'une minorité discriminée. C'est ce qu'il a voulu dire. » Pour le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, Malek Boutih a « le bon profil » pour prendre la tête de la Halde.« Il a à la fois la culture initiale du militantisme et en même temps il a pris de la sérénité et de la tranquillité. Moi, j'ai beaucoup d'estime pour lui », a-t-il dit sur France Info. « Le sénateur (Gérard Longuet, ndlr) ne fait rien de plus que de réhabiliter (...) le statut révolu d'indigène au c'ur de notre République », écrit dans un communiqué la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme. Pour SOS Racisme, « la vision véhiculée par M. Longuet (...) montre la conception ethnique qu'il s'en fait et qui rappelle la France de Maurras en contradiction avec la France républicaine qu'il est censé incarner ».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)