Le rendez-vous des jeunes noctambules

Faute de moyens de distraction et d'espaces de détente pour une jeunesse éprise d'animation et d'activités culturelles, une majorité parmi eux se rabat sur les cybercafés et c'est surtout, la nuit que ces lieux deviennent bondés à craquer.«Pour échapper à la monotonie des cités dortoirs ou tout simplement pour remplacer le vécu par le virtuel, des jeunes gens donnent libre cours à leur avidité du savoir, échangent leurs idées via le net ou perfectionnent leur connaissances», estime Miloud, un employé d'un cybercafé. Il reconnait qu'en l'absence d'une vie nocturne, les noctambules parmi les universitaires et lycéens s'y rendent régulièrement, qui pour la recherche, qui pour prolonger la soirée par ces longues nuits d'hiver. Abdellatif B. est un abonné des cybercafés qui nous fait part dans les propos suivants, de son cas : «Au début je sortais la nuit pour un bol d'air que j'associais à la consultation de ma boîte e-mail.Quelques mois après, c'est devenu une habitude et malgré une connexion domestique, une sortie nocturne où l'on échange idées et dernières nouvelles avec les jeunes du quartier, est devenue indispensable.Il faut dire aussi que l'on manque terriblement à Souk-Ahras d'espaces où l'on pourrait fuir le boucan de la ville et les comportements routiniers». L'avis d'un éducateur, en l'occurrence Abdelkader Kourdini, enseignant dans le secondaire, est tout autre : «Si l'objectif principal pour cette faune d'adolescents qui prennent la peine de passer des heures devant les ordinateurs est d'améliorer leurs connaissance ou étoffer un exposé, il n'en est pas ainsi pour l'ensemble des internautes qui risquent de se concentrer davantage sur l'insolite au détriment des cours officiels.Ceux qui veillent jusqu'à une heure avancée de la nuit au moment où d'autres sont déjà dans les bras de Morphée auront des difficultés d'assimilation. D'autres effets pervers de l'internet sont aussi à craindre».