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Le pouvoir prépare t-il un Etat d'exception pour imposer une victoire de Bouteflika IV '


Le pouvoir prépare t-il un Etat d'exception pour imposer une victoire de Bouteflika IV '
L'assassinat du jeune de Zeralda par un partisan du président-canduidat Bouteflika révèle, à coup sûr, l'état d'esprit des supporters du 4eme mandat, rameutés de partout pour le dernier meeting de la campagne électorale.Tout porte à croire que les promoteurs de la candidature du chef de l'Etat sont en proie au doute et l'instrumentalisation de la violence est, semble-t-il, envisagée pour se donner une opportunité de reprendre la main au cas où, le jour du scrutin, les choses ne se passeraient pas comme prévu ; c'est-à-dire l'annonce d'un plébiscite de Bouteflika. Les contestations pacifiques qui ont jalonné la campagne électorale et, probablement la montée en puissance des pro-Benflis qui pourraient trouver un terrain d'entente avec le mouvement du « refus de l'élection » pour, aller au delà de la traditionnelle dénonciation de la fraude, apparait de plus en plus envisageable.Sur le registre de la violence, le déplacement impromptu de Sellal à Ghardaia, qui a constitué le point de départ de la reprise des affrontements dans la vallée du M'Zab, ne pouvait sérieusement être envisagé par une équipe dont le souci premier est de veiller à un déroulement serein de la campagne électorale, d'autant que la décision survient au lendemain des violences qui ont marqué son déplacement raté à Béjaia.Sous ce prisme de lecture et, c'est le plus probable au vu de la tournure des derniers événements, les propos tenus au chef de la diplomatie de l'Espagne par le chef de l'Etat, qui exprime son inquiétude sur les violences survenues lors de la campagne électorale et qui sont diffusés sur la chaine de télévision officielle, ne peuvent être qualifiés de simple bourde ou être mis sur le compte de l'impotence du président, comme il est suggéré par différents écrits dans la presse nationale. Il s'agit, selon toute logique, de préparer l'opinion internationale à une probable situation d'exception au lendemain du 17 avril dans le cas où le scénario prévu est contrarié.Muré dans un silence abyssal durant la campagne de la promotion de sa candidature, Bouteflika multiplie les mises en garde à l'endroit du candidat Benflis, allant jusqu'à invoquer explicitement l'ingérence étrangère à laquelle aurait appelé son ancien premier ministre ; démentant du coup, les propos tenus par son directeur de campagne, A. Sellal, le même jour dans l'émission de la Radio nationale « l'invité de la rédaction », à savoir que « globalement la campagne s'est déroulée sans grands accros ».L'opinion largement acquise au changementUne chose est sûre, sur ce registre des dangers de l'ingérence, Louisa Hanoune s'est chargée de préparer l'opinion sur les velléités de Benflis d'aller vers un scénario ukrainien ou ivoirien, en se proclamant comme le président élu. Un rôle dévolu clairement à la numéro un du PT, nous l'avons évoqué dans Maghreb Emergent, juste après le tête à tête qu'elle a eu avec le chef d'Etat major Gaid Salah. Cela étant, il n'est par sûr que le discours de Hanoune, servi dans une litanie de certitudes et d'invectives, ait atteint son but dans une opinion largement acquise au changement.Si d'aucuns pensaient que la visite de John Kerry a permis d'entériner un accord au sommet entre les factions rivales dans le système politique algérien, on peut penser que la crise de régime est telle qu'elle met en jeu, non plus un partage d?intérêts, mais un chevauchement de sphères d'intérêts qui fragilise la durabilité de tout compromis. A court terme, le danger pour le pays réside dans cette équation.A voir les multiples contestations pacifiques de la jeunesse (y compris par le biais des réseaux sociaux), qui a saisi l'opportunité de cette campagne pour faire entendre sa voix, il est fort à parier que la rue ne va pas manquer de se saisir de cette crise comme d'une aubaine tombée du ciel, pour peser sur le cours des événements. Et, cela quelque soit l'issue du scrutin. Plus que jamais l'avenir du pays se joue après le 17 avril.


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