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Le personnel médical sous l'épée de Damoclès



Le personnel médical sous l'épée de Damoclès
L'insécurité dans les établissements de santé demeure l'une des préoccupations majeures des praticiens de la santé. Certes, des policiers et des agents de sécurité ont été affectés dans certaines de ces structures. Néanmoins, le problème reste toujours posé du fait que la majorité d'entre elles n'a pas assez d'agents à même de faire face à des imprévus. Car un patient non pris en charge rapidement peut faire valoir au personnel soignant une mobilisation générale de ses proches ou de ses amis prêts à tout pour...accéder au médecin. L'épisode vécu, la semaine dernière, par le personnel de l'établissement de santé publique de Dellys est un exemple édifiant. Deux individus âgés de 25 et 34 ans, des repris de justice, venus pour se soigner, ont envahi les lieux et saccagé le service des urgences quand l'agent de sécurité leur a demandé d'attendre leur tour. S'en sont suivis des écarts de langage et des menaces avec armes blanches. Le souci de la sécurité figure dans la plateforme des revendications socioprofessionnelles, discutée lors de la dernière session du conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) tenue en novembre 2014 à Alger. Le problème a été exposé « à maintes reprises aux ministres qui se sont succédé à la tête de ce département » qui ont été « très réceptifs » à la doléance du personnel soignant mais « il n'y a rien de concret ou du moins la majorité des structures de santé connaît ce problème de jour comme de nuit », selon le président du SNPSP, Lyès Merabet. Parmi les démarches que la tutelle a décidé d'entreprendre, il est également question d'installer la vidéosurveillance. Le personnel médical, paramédical et administratif est chaque jour être victime de violence verbale et/ou physique. « Des injures, des agressions physiques et verbales, des menaces, voilà notre lot quotidien », déplore un médecin généraliste d'une polyclinique de Boumerdès. « Le jour, on a affaire aux accompagnateurs des patients, et la nuit ce sont les délinquants et autres toxicomanes », a souligné, pour sa part, le président du SNPSP. Selon lui, le problème de l'insécurité n'est pas encore réglé. « Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait d'agression, le problème se pose de manière aiguë. C'est le stress au quotidien », déplore-t-il, évoquant des « conditions de travail dures ». « Nous recevons des malades graves, des blessés et parfois des grabataires qu'il faut prendre en charge », rappelle-t-il. A cela s'ajoute le fait que le personnel chargé de la sécurité n'est pas toujours qualifié, « car souvent recruté pour répondre à des exigences sociales ». « Nous travaillons 7/7 et H 24 dans des structures de proximité, donc nous sommes directement exposés au danger », affirme le syndicaliste. La violence qui est devenue un phénomène de société ne justifie pas ces agressions, selon lui.


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