Le mouvement Barakat bat le pavé

Scandant des slogans antipouvoir, des appels au rejet du quatrième mandat, invitant la masse silencieuse à «se réveiller» de son long sommeil, des étudiants du mouvement Barakat ont battu le pavé, hier, sur la place du centre-ville de Bouira. Ils ont occupé l'esplanade pendant plus d'une heure. Ce mouvement existe à Bouira depuis l'émergence de l'idée. Cependant, Il n'arrive pas à élargir sa base ni à mobiliser de grandes foules et reste limité à quelques étudiants, jeunes chômeurs au niveau de Bouira-ville. A l'occasion de la visite de Ahmed Ouyahia, quatre membres ont été évacués violemment par la police devant la Maison de la culture Ali-Zamoum. A Bechloul, un autre mouvement a organisé un meeting pour exprimer son rejet de l'élection du 17 avril prochain. Ce mouvement revendique «une période de transition» et le «départ du système». Les mêmes appels ont été lancés par un collectif nommé «collectif des jeunes d'El Asnam» qui avait la veille soutenu le rejet de l'échéance et la nécessité de «cesser la mascarade». Toutes ces manifestations qui concrétisent le refus se sont terminées dans le calme et la sérénité. Jusqu'à hier, aucun heurt n'a été signalé. En marge de la campagne électorale, un phénomène a été remarqué avec la venue des différents candidats, les plus en vue, à savoir Bouteflika et Benflis. Les comités locaux d'organisation font appel à des «baltadjias» qui exhibent leurs muscles devant les citoyens. Lors de la venue de Ahmed Ouyahia, l'un de ces «videurs» s'est trouvé une vertu à venir devant la presse et pour marquer son espace devant des jeunes filles venues assister au meeting, vanter la disponibilité de l'argent, du pouvoir avec Bouteflika.Ces personnes très limitées côté intelligence sont exploitées par des directions de campagne comme bouclier et moyen de pression envers les honnêtes gens. Décidément, cette élection vient montrer que la politique en Algérie est gangrenée et que les valeurs sont désormais perdues.