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Le manque de formation continue, autre cause de frustration chez les e


Le manque de formation continue, autre cause de frustration chez les e
Et l'une d'elle de poursuivre : «Bénéficier de ces stages serait un moyen sûr de nous booster, de nous inciter à davantage d'efforts pour un meilleur rendement. Hélas, ce n'est pas le cas jusqu'à présent.» Idir Achour du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) évoque les 15 jours de formation dispensés par des inspecteurs à des enseignants nouvellement recrutés. «On ne peut pas appeler cela uneformation. C'est juste une manière d'initier ces jeunes enseignants et leur expliquer les règles et principes de base pour ne pas se perdre dans un milieu quelque peu nouveau pour eux.» «Il y a une absence totale de formation continue», indique le représentant du CLA. Il est vrai que les responsables qui se sont succédé à la tête de ce secteur, notamment depuis la mise en ?uvre de la réforme du système éducatif, ont tous insisté sur l'importance de la formation. Àplusieurs occasions, ils ont assuré du déploiement progressif des moyens et dispositifs qui seront à même de la mettre en marche, de la meilleure manière qui soit, toujours dans un même objectif de hisser le niveau de l'enseignement, celui de l'enseignant et celui de l'élève. Sur le terrain, «rien ne se fait», de l'avis de nombreux professionnels du secteur. Encore une fois, la première responsable du secteur, Mme Noria Benghebrit, a évoqué la question, mais les conditions ne s'y prêtent pas. «La ministre parle encore de la mise en place d'un système de formation continue mais, pour cela, il faudrait au moins autoriser l'enseignant à prendre une année sabbatique. Libérerl'enseignant bénéficiaire de la formation de l'autre tâche qui est d'être en classe pour ses élèves. Ce n'est pas évident», relève lereprésentant du CLA. En effet, dans pratiquement toutes les matières et, particulièrement, les mathématiques et la langue française, parfois même l'anglais, il y a un manque flagrant d'enseignants. Autoriser des enseignants à suivre une formation continue pendant une durée relativement longue aggraverait encore le problème. Des séminaires dits de formation sont organisés pratiquement chaque trimestre au niveau des wilayas. Ils sont animés par des inspecteurs. Ils sont de très courte durée et c'est juste une rencontre entre les enseignantsbeaucoup plus pour parler de leurs problèmes socioprofessionnels que du contenu des programmes et des méthodes d'enseignement. Ce n'est pas ce que cherchent ces enseignants. De plus, cela ne profite pas à tout le monde. Dans de nombreux cas, ce sont les enseignants eux-mêmes qui boycottent ces rencontres. Au lancement de la réforme en 2003-2004, il a été décidé que les enseignants du primaire et du moyen, recrutés notamment durant les années80, parfois avant, parfois après, sans qu'ils ne soient titulaires d'un diplôme universitaire, à peine d'un baccalauréat, suivent une formation «continue» à l'UFC (Université de formation continue). Pas du tout évident vu notamment l'âge des concernés. Nombre d'entres eux approchent l'âge de la retraite. Certains ont fait comme il leur a été demandé par le ministère et se sont inscrits à l'UFC, mais ont dû abandonné à mi-chemin, ne pouvant étudier et enseigner en même temps. C'est donc peine perdue pour beaucoup d'entre eux. Leur désarroi est d'autant plus grand qu'ils se voient refusé le grade de «professeur principal» et «professeur formateur», introduits dans le nouveau statut particulier des travailleurs de l'éducation nationale. Ces dernières années, il y a eu plusieurs actions de protestation, à l'appel de plusieurs organisations syndicales du secteur.Les manifestants réclament chaque fois des augmentations de salaires, l'amélioration des conditions de travail...et, depuis quelques temps, l'intégration de ces enseignants du moyen et du primaire dans les corps de «professeur principal» et «professeur formateur» sans conditions. C'est devenu une revendication prioritaire. La tutelle refuse de céder à cette demande, insistant toujours sur le concours et la formation.C'est un problème sérieux que celui de la formation au niveau de l'éducation nationale. Ce qui est proposé jusque-là aux concernés n'est pas vraiment ce qui est souhaité. Aussi, en matière de faisabilité, ni les enseignants susceptibles de suivre cette formation ni l'administration ne trouvent leur compte. Les formations pour lesquelles les services du ministère, en collaboration avec ceux de l'enseignement supérieur, déploient le plus d'efforts concernent les matières où il y a grand déficit d'enseignants. Comme nous l'avons signalé, il s'agit des mathématiques, du français et langues étrangères. Surtout les mathématiques et le français. Un problème qui perdure depuis des années sans qu'il ne soit réglé de manière définitive. Dans une récente déclaration à l'APN, Noria Benghebrit, interpellée sur le manque d'enseignants de français dans la wilaya de Tamanrasset, a justifié la situation par le fait que «des enseignantes boudent certaines localités isolées pour cause d'indisponibilité de logements». La ministre a annoncé, à l'occasion, «la sortie, l'année prochaine, d'une promotion de 690 enseignants de langue française, des écoles supérieures dont 317 pour le cycle primaire et 184 pour le moyen». Par ailleurs, a-t-elle souligné, «il faudrait mettre en place un système inter-wilaya de coordination et de complémentarité afin d'orienter le surplus d'enseignants d'une wilaya à une autre tout en planifiant la formation au niveau des écoles supérieures et universités, notamment dans certains centres universitaires (M'sila, Chlef, Biskra) dans un souci de répondre aux besoins de manière appropriée».K. M.




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