Le génie d'Apulée de Madaure

Plus de 18 siècles après sa disparition, les ?uvres d'Apulée de Madaure (ou de M'daourouche) demeurent une source d'inspiration inépuisable pour romanciers, poètes, auteurs de théâtre, musiciens et artistes, notamment son fameux roman «Métamorphoses», populairement connu par «l'Ane d'or».Preuve en a été donnée par la dernière production du théâtre régional de Guelma, L'amour et l'âme, inspirée d'un récit du roman, adaptée par Aïssa Reddaf et réalisée par Djamel Marir. Présentée au public constantinois sur la scène du Théâtre régional de la ville durant trois jours (de jeudi à samedi derniers), la pièce raconte d'une manière inédite le célèbre «mythe de Psyché et Amour». Une histoire passionnante qui commence au palais d'un roi qui a trois filles, dont la cadette Psyché était d'une beauté éclatante.La beauté de Psyché est devenue toutefois une source d'ennuis pour elle. Elle est tellement admirée et vénérée par les foules comme déesse que cela provoque la jalousie et la colère de Vénus. Se sentant offensée, cette dernière décide de se venger. Elle ordonne à son fils Cupidon (Amour) de la rendre amoureuse du plus pauvre, minable et méprisable parmi les humains. Lors de sa mission, Amour tombe lui-même amoureux de Psyché.Psyché, le miroir aux AlouettesIl lui rend visite le visage couvert à la tombée de la nuit, pour la quitter à l'aube, lui demandant de ne pas chercher à connaître son identité. Folles de jalousie, les deux s?urs de Psyché tentent de lui faire croire que son époux est en vérité un monstre. Psyché profite du sommeil de son amant pour découvrir son vrai visage radieux.Elle commet l'erreur fatale. Réveillé, se sentant trahi, Amour la quitte furieux. Commencera ensuite pour Psyché une longue souffrance et de dures épreuves qui lui ont été soumises par Vénus. Mais Apulée a décidé de donner à son récit une fin heureuse. Amour, qui s'est échappé du palais de Vénus, réussira à sauver sa bien-aimée, et l'emmène chez le dieu Jupiter qui annoncera leur mariage. La pièce du théâtre de Guelma a eu le mérite de révéler le génie d'Apulée de Madaure.Mais comment adapter un tel mythe sans tomber dans la répétition, ni provoquer l'ennui chez les spectateurs ' Mais c'était sans compter aussi sur l'ingéniosité de l'auteur Aïssa Redaf et le metteur en scène Djamel Marir, qui ont trouvé les astuces pour rendre le spectacle plus attrayant, en optant pour un dialogue plus souple, et des «sorties du texte» très agréables. La pièce, qui sera présentée dans plusieurs théâtres régionaux, mérite bien d'être vue et revue.