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Le dossier évoqué par Tahmi était-il réellement solide '



Le dossier évoqué par Tahmi était-il réellement solide '
Si l'Algérie avait obtenu l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2017, elle aurait certainement eu assez largement le temps pour se mettre en conformité avec les exigences de la CAF pour que le tournoi se déroule dans les meilleures conditions. En théorie les projections faites par les responsables à hauteur des instances sportives nationales, trois villes importantes étaient prévues pour l'accueil du rendez-vous sportif continental. Le choix semblait tout indiqué et nul n'aurait disconvenu que l'option Alger-Oran-Annaba était la plus plausible même si Constantine aurait dû avoir la faveur des mêmes responsables. Sauf que nul parmi nos concitoyens n'ignore les spécificités d'une ville plutôt accidentée, à la conception urbaine étriquée, moyens d'accueil limités, et au réseau routier urbain et interurbain dégradé. En plus d'être une ville très peu attrayante pour ce qu'elle offre aux étrangers, et plus particulièrement les sportifs en moyens de récupération, repos et surtout de distraction pour dissiper pression et tension inhérentes à la compétition et les enjeux qui gravitent autour.Ce qui est loin d'être le cas pour les trois villes retenues. Pourtant mêmecelles-ci ont leur talon d'Achille. Prenons l'exemple de la capitale sur laquelle, s'agissant de la compétition et de son lustre aussi bien sportif, commercial que politique, tout est construit. L'autoroute Est-Ouest permet de la mettre à proximité des deux autres pôles sélectionnés et le grain de sable qui pourrait gripper la machine en ce sens, à savoir la jonction avec la ville d'Annaba encore hypothétique en raison de difficultés techniques de résolution d'un tronçon d'une dizaine de kilomètres. Des difficultés, au demeurant surréalistes même si de grands responsables soutiennent sans démordre que la configuration d'une partie du parcours entre Constantine et la villed'El-Harrouch est unique au monde en terme de complexité. Ce qui n'explique pas d'ailleurs les raisons pour lesquelles l'étude de faisabilité n'ait pas démontré les difficultés en question avant l'entame des travaux de réalisation. Elles (les difficultés) sont telles que cette portion de parcours a fait reporter depuis juillet 2010 sa réception et par voie de conséquence la libération d'un petit parcours qui mettrait un terme à une énorme et dantesque réalité qu'affrontent quotidiennement les usagers de la route.Encore heureux toutefois que le pays dispose d'aéroports aux normes ou mis aux normes pour les trois villes, même si chacun des sites concernés connait destravaux d'aménagement qui pourraient profiter, au cas où..., de la conjoncture induite exceptionnellement par le déroulement de la CAN-2017 pour capter l'intérêt des pouvoirs publics nationaux et bénéficier des moyens idoines pour une livraison définitive.Mais il ne suffit pas de se déplacer et l'essentiel du rendez-vous sportif est que justement place nette soit faite pour la pratique de la discipline concernée en l'occurrence le football. Pour cela il faut des terrains.Or, si le ministre affirme que l'Algérie a un dossier en béton ou dit qu'elle est prête pour le challenge, la réalité ne se résume pas en termes de quantité de terrains de football dont disposerait chacune des villes mais surtout, et avec les transports, en structures et qualité d'accueil (hébergement-restauration). En plus clair leur alignement sur les normes imparties par la Fifa.Or, la grande difficulté de l'Algérie sportive est de parvenir à avoir des terrains revêtus de gazon naturel qui répondent justement aux standards internationaux. Car un terrain de football ne se définit pas par ce qui fait sa couleur mais surtout par les conditions qu'il offre aux principaux utilisateurs pour évoluer dans des conditions normales. Même a minima.A ce stade du dossier, aucune des aires de jeu, voire de la structure globale qui les hébergent n'aurait été prête si la compétition avait eu à démarrer dans le semestre qui suivait la décision de la CAF et nous en donnons pour exemple le complexe du 5-Juillet appelé à être rénové de fond en comble avec notamment une augmentation de sa capacité d'accueil, la réalisation d'un toit en guise de couverture, et même si les prévisions de réception laissaient entendre qu'il sera prêt en juin 2016, tout cela reste hypothétique et surtout discutable compte tenu du très peu de respect des délais dans les engagements pris par n'importe quel responsable algérien dans son secteur. Et là nous sommes encore obligés de revenir aux inconséquences concernant la livraison de l'autoroute Est-Ouest ou, encore mieux, les engagements pris pour livrer fin prêts les projets prévus pour la manifestation culturelle internationale qu'accueille la ville de Constantine et dont seulement moins de 20% le sont. Sans calembour, la culture du retard semble en fait être un trait génétique chez nos compatriotes.Les exemples foisonnent d'Est en Ouest pour dire que l'organisation d'une bonne CAN-2017 relèverait de la gageure eu égard au dilettantisme des responsables algériens, des entreprises de réalisation, des travailleurs. Ce constat a sans doute ses raisons et surtout ses explications, mais le mutisme consensuel ambiant semble relever plus d'un culte de l'omerta que de la haute et respectable obligation de réserve auxquels sont tenus les différents acteurs.A toutes ces contraintes effectives, il y a lieu évidemment de mettre sur la balance la question de la situation sécuritaire perçue de manière très arbitraire par toute personne étrangère, le cas Ebossé dont l'acuité a encore été relancée avec l'agression dont a été victime Azzedine Doukha. En somme, des considérations fondées ou extra-sportives qui confirment la haine qu'aurait le secrétaire général de la Confédération africaine pour l'Algérie. Il n'en demeure pas moins que c'est selon le bord où chacun se tient pour apprécier la situation.A. L.





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