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La vieille ville s'ouvre à une vaste opération de restauration à la f




La vieille ville s'ouvre à une vaste opération de restauration à la f
Nasser HannachiEn marge des grands projets de restauration et réhabilitation du bâti datant de l'époque coloniale, notamment en perspective de la manifestation culturelle de «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», il est amorcé un atelier délicat et moyennant autant d'actions pour laréhabilitation de la vieille ville. Le savoir-faire, la finesse et, par dessus tout, le temps, sont les outils garants pour la mise à niveau de cet espace antique constituant le noyau identitaire de la cité millénaire. L'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (Ogcb) se penche, à cet effet, sur 16 ateliers programmés à l'intérieur du secteur sauvegardé et pour lesquels l'Etat a dégagé une enveloppe financière de près de 10 milliards de dinars. C'est pour dire l'importance de ce méga chantier qui s'étalera dans le temps étant donné la complexité des espaces concernés par ce genre de restauration, qui totalisera en tout près de 87 points d'interventionsenglobant ruelles, places, mosquées, derbs, hammam, foundouk, outre des maisonsindividuelles. «Les outils adoptés à Tlemcen lors de sa préparation avant d'accueillir l'évènement de Capitale de la culture islamique en matière de travaux seront appliqués sans faute à Constantine», affirmeront les responsables. Cette riche expérience capitalisée aux Zianides est relayée à Constantine. Pas si simple, dès lors que la médina aura laissé pousser ses fléaux urbanistiques à l'intérieur de ce qui est désormais appelé secteur protégé : ruelles surchargées en commerces, habitations dénaturées de l'intérieur, fragilité extrême des ossatures,... autant de laisser-aller antérieur qui rend la tâche plus qu'ardue aux bureaux d'études et opérateurs chargés de ce lifting, probablement, de la dernière chance... même si ce genre de travail exige beaucoup de temps, celui prévu à Souika en consommera un peu plus. C'est l'avis des urbanistes et architectes. Pour le besoin de la manifestation de 2015, les gestionnaires ont mis les bouchées doubles pour illustrer au moins quelques «vitrines» de la vieille ville, qui rappellent l'ancien Constantine avec toute la richesse identitaire et culturelle. L'Ogcb a confirmé que 30% des projets seront étrennés à l'ouverture de l'évènement. Un taux qui n'a pas dérogé aux aspirations initiales et promesses avant même que cet organisme n'élise domicile à Constantine pour y superviser et suivre les travaux. Au cours de la prochaine année, la même proportion sera accomplie.Se constituant en ateliers ouverts aux universitaires, aux lycéens et à la société civile, les chantiers et les opérations de réhabilitation devront permettre à la population, spécialisée ou non, de mesurer la délicatesse des démarches et, par ricochet, initier les futurs urbanistes et architectes sur le travail de terrain. Un gisement à explorer durant quelques années compte tenu de la difficulté de ce puzzle à monter, la médina. Au total, 21 bureaux d'études, dont 14 groupements renfermant quelques associations, qui se consacrent au domaine de la préservation s'adonnent à ces multiples opérations sous la loupe de l'office central. «Il était indispensable de solliciter des entreprises étrangères qui ont fait preuve de compétence et d'expérience dans la restauration des sites. Cela permettra aux locaux et nationaux d'en bénéficier», soulignent des responsables de la wilaya et de la direction de la culture. L'expérience faite il y a plus de trois années aux quatre baisses de Bab El Djabia en matière de restauration aura laissé des séquelles après un «déridage» de façade éphémère, ce qui confirme la nécessité de recourir à des bureaux d'étude aguerris. Il n'existe pas de projet sans embûches, surtout de cette envergure. Commencer par des fouilles archéologiques et en faire le tri. «La vieille ville renferme des faïences, des mosaïque et des pièces du genre qu'il faudra ménager sous peine de dissimuler ces motifs et, en fin de compte, rater la réhabilitation», alertent les restaurateurs. Les bureaux d'études sont conscients de la délicatesse des opérations. Déjà, ils s'attellent à faire naître des structures à partir des maisonnettes répertoriées et nécessitant réfection totale. C'est la partie basse de Souika qui suscite réflexion, car «symbolisant» la partie précédant le ravin. Les collectivités locales ne cessent de solliciter l'implication du mouvement associatif à ce vaste atelier, afin de parachever une feuille de route aussi prometteuse que délicate. La population, moult fois flouée par les précédentes opérations de réhabilitation, notamment dans cet espace précis, répond timidement aux sollicitations. Preuve en est que le mouvement associatif ne se manifeste pas souvent sur les lieux pour convaincre les «squatteurs» et autres inconscients des valeurs identitaires à protéger. La médina illustre deux scénarios : l'un porte les projets de sa reconstitution en perspective de 2015, et l'autre, à l'opposé, illustre l'indifférence et le non-respect des rudiments civiques. Cette divergence des vues risquerait de consumer ce qui reste d'ancestral et d'architectural dans cette médina si les collectivités locales cèdent à mi-chemin du processus déjà engagé pour la réfection des sites historiques. N. H.


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