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La semaine et ses évidences



La semaine et ses évidences
Le président d'Ahd 54, Fawzi Rebaïne, demande «l'application de la loi à toute personne impliquée dans les affaires de corruption pour protéger l'argent du peuple». On pensait que l'application de la loi était la moindre des choses pour tout le monde et dans tous les cas de justice, mais ça fait longtemps que les évidences ont cessé d'être des? évidences.Au point que quand elles ne revêtent pas un caractère chimérique, elles sont au moins suffisamment loin pour faire l'objet d'une revendication d'un parti politique qui le clame haut et fort comme une géniale et pertinente trouvaille programmatique. Il est moins dans l'évidence, mais il devait penser qu'il était tout aussi génial et pertinent, un autre leader de parti, le président du FNA, Moussa Touati, a convoqué les «valeurs de Novembre», apparemment si fragiles qu'elles se retrouvent souvent sous la menace.On ne sait pas toujours qui les menace mais on sait, à entendre M. Touati, qui en sont les gardiens vigilants et les défenseurs déterminés. Opposant à ses heures perdues, il lui arrive aussi de se tirer une balle dans le pied, comme c'est le cas récemment dans une réunion organique de son parti où il disait devant ses ouailles : «Il est de notre droit de critiquer et de débattre des questions intéressant notre pays, en tant qu'opposition pour bâtir un Etat de droit où chaque Algérien a le droit de demander des comptes dans le strict respect des principes du 1er Novembre 1954?» Les «rôles» sont donc clairement définis. Il y a d'un côté ceux qui sont aux affaires, et à ce titre, ils sont ex-nihilo les gardiens intraitables du patrimoine de Novembre, et de l'autre, les «opposants», susceptibles d'y porter atteinte. Et c'est aux premiers, à l'évidence, de décider des «lignes rouges» patriotiques, les seconds étant dans leur rôle d'opposants qui savent jusqu'où ne pas aller !Quand il évoque la «mauvaise gestion des affaires du peuple et de l'argent public», «le scandale de l'autoroute Est-Ouest» et «Constantine, capitale de la culture arabe» entre autres, M. Touati ne nous dit pas quand il faut s'arrêter pour rester dans les principes de Novembre. Mais personne n'attendait ça de lui, puisqu'à? l'évidence, il n'y a aucun rapport entre les deux ! Pas de rapport apparent non plus avec le précédent sujet mais il y a l'évidence.Deux, dans ce qui va suivre. Le président de l'Entente de Sétif, irrité par l'arbitre et les dirigeants de l'adversaire du jour, le Mouloudia d'Alger en l'occurrence, aurait exprimé son courroux en jurant de «donner le match» à l'ASO Chlef, concurrent direct du club algérois dans la lutte pour la survie en première division. Une semaine après, Chlef gagne effectivement à Sétif. Ça ressemble à l'évidence à une promesse tenue, surtout que l'ASO, lanterne rouge du championnat, ne pouvait pas, «logiquement», battre le champion d'Afrique en titre dans son jardin sétifien.Sauf qu'il était tout aussi? évident qu'un club qui a toutes les chances de remporter le titre de champion d'Algérie ne pouvait pas se permettre d'arranger un match en renonçant à des points qui peuvent, à ce stade de la compétition, être déterminants dans le décompte final. Dans les trois cas, il y a trop d'évidences, mais ce n'est pas évident.





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