La Protection civile dépassée par l'ampleur du fléau

La wilaya de Bouira est endeuillée chaque année par les nombreux accidents de la circulation. En l'espace de cinq ans, leur nombre au niveau du territoire de la wilaya a presque triplé. Il est passé de 1271 en 2010 à 3183 en 2015, a rapporté la Protection civile de la wilaya.Paradoxalement, c'est en saison estivale que l'on enregistre la majeure partie des accidents mortels. «D'après nos statistiques, les mois de juillet et août de chaque année sont les plus meurtriers. Pourtant, les conditions climatiques sont idéales pour la conduite, contrairement à celles de l'hiver», a indiqué Fateh Doukari, capitaine à la Protection civile de Bouira, lors de la journée de sensibilisation contre les accidents de la circulation. Cependant, la mission de la Protection civile devient de plus en plus difficile face à ce fléau.«Nos moyens ne sont pas suffisants pour faire face au nombre important d'accidents de la route. Il faut savoir que notre champ d'intervention est très large, allant des accidents domestiques et les incendies aux évacuations sanitaires», a-t-il dit. Les chiffres avancés par ce dernier placent le tronçon autoroutier traversant la wilaya de Bouira en première place, avec 781 accidents en 2014. Les communes de Lakhdaria et Djebahia viennent en tête du classement, avec respectivement 174 et 121 accidents. Et pour cause, les conférenciers évoquent la dégradation avancée de la chaussée ainsi que les travaux interminables au niveau de ce tronçon autoroutier.D'autres ont mis en cause aussi des failles au niveau des dispositifs de sécurité d'un grand nombre de véhicules circulant sur les routes. Ils pointent du doigt, notamment, des véhicules made in China, ne répondant pas aux normes de sécurité. Néanmoins, selon le capitaine Doukari, l'année 2015 a connu une régression du nombre d'accidents. La comparaison entre 2014 et 2015 fait état de 100 accidents de moins cette année.Il en est de même pour le nombre de décès qui est passé de 95 en 2014 à 78 en 2015. Pour sauver la vie des accidentés et éviter d'éventuelles erreurs mortelles, la Protection civile organise chaque année quatre sessions de formation en secourisme. «Nos portes sont ouvertes à tout le monde. Il y a des gestes simples mais efficaces à apprendre et qui peuvent sauver des vies», a affirmé l'officier qui déplore le manque d'engouement de la part de la population à s'initier au secourisme.