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La Protection civile assure et rassure



La Protection civile assure et rassure
Le scénario : Jeudi 21 mai, 7 h 15. Un séisme de magnitude 6,8 frappe le nord de la wilaya de Médéa et le sud de Djelfa. L'épicentre a été localisé à 25 km au nord-est du chef-lieu de la commune de Boughzoul. Le séisme a causé des dommages importants dans les communes de Boughzoul, Chaâbounia, Aïn Oussera et Sidi Laâjal. Une des conséquences de cette catastrophe naturelle : une collision entre un camion chargé de matériel dangereux et un bus de transport de voyageurs à proximité de l'unité de la PC en construction sur la RN 1 vers la wilaya de Djelfa. « Une telle secousse peut engendrer des glissements de terrain, des éboulements, la liquéfaction, l'amplification », a expliqué le chef du bureau des catastrophes naturelles, le capitaine Abdelkader Chergui. L'alerte a été donnée. Les DRPI (Détachements de renfort aux premières interventions) des wilayas sinistrées, Médéa et Djelfa, sont aussitôt dépêchées sur les lieux. La Direction générale de la Protection civile doit mobiliser des équipes de secours supplémentaires pour porter assistance à plus de 4000 sinistrés et faire face à des dégâts subis par les immeubles et les infrastructures. C'est ainsi que le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha El Habiri, décide de réunir son état-major au centre des opérations. Une cellule de crise est installée. Les premières informations sur la situation font état d'importants dégâts humains et matériels. Un premier bilan est transmis au ministère de l'Intérieur : 15 morts, des centaines de blessés et de disparus. Des bâtiments sont totalement effondrés. Le patron des sapeurs-pompiers décide de dépêcher 46 DRPI, 75 équipes spécialisées vers le lieu du sinistre pour une meilleure prise en charge des sinistrés. Il insiste sur la rapidité des interventions, « le temps est très important », a-t-il lancé à ses troupes. Le responsable, homme de terrain, ne se limite pas à la gestion à distance de la catastrophe. Il se rend dans la wilaya de Médéa pour inspecter le dispositif.Telle une véritable missionDès leur arrivée sur site, les pompiers ont commencé à monter un camp opérationnel, à mettre en place un système de coordination, repérer et délimiter la zone. Le poste de commandement central de la DGPC a été mis en place à 9 h 7, le jour de la catastrophe, en plus de deux autres PC secondaires. Le colonel El Habiri a visité hier le site du commandement, en compagnie de ses collaborateurs, des responsables de l'ANP, de la Gendarmerie nationale, des observateurs étrangers, des représentants de la société civile et de la presse nationale. Le PC suit l'évolution de l'événement et des dommages causés. Des cellules ont été mises en place dans des tentes de camp pour l'évaluation de la situation « afin d'aider à la prise de décision », a-t-on expliqué sur place. Il s'agit de cellules de moyens, de transmission, de renseignements, de santé et d'anticipation. Des postes médicaux avancés (PMA) ont été installés dans les sites pour la prise en charge des blessés et des sinistrés. Des médecins de catastrophes sont intégrés dans le dispositif pour la première fois ainsi que 95 ambulances mobilisées. Le DGPC a insisté sur le suivi médical et psychologique des sinistrés notamment les enfants. Une cellule de communication de crise a été également installée. Composée de 10 membres, des chargés de communication des wilayas du centre du pays (wilayas limitrophes), cette cellule assure l'information en temps réel et en permanence. Des PC avec connexion ont été mis à la disposition des journalistes et des correspondants locaux. Le bilan est affiché et actualisé en permanence. Selon le scénario, plus de 4000 personnes sont touchées dans les deux wilayas. Le séisme a fait 198 morts, des blessés et 63 disparus, 1420 sans-abri et 775 personnes ont été retirées des décombres. Les autorités estiment, selon le scénario, que des milliers d'habitants sont temporairement sans-abri. De nombreux bâtiments et d'autres infrastructures sont endommagés. Le capitaine Chergui a insisté, dans un point de presse, sur la nécessité de la maîtrise du sujet des séismes. « Les journalistes doivent avoir des informations sur l'épicentre, la magnitude, la zone épicentrale. Il faut vulgariser la culture du risque », a-t-il précisé. « C'est un examen, pas un exercice »Les équipes de secours et de déblaiement cherchaient à sauver les personnes coincées sous les décombres d'un bâtiment. Les sapeurs-pompiers doivent mener des opérations de reconnaissance afin de sécuriser le lieu. Ils sont dotés de caméras thermiques pour détecter les victimes ensevelies. La personne retrouvée sous les décombres est soumise à des examens sur le site au niveau du poste médical avancé. A Boughezoul, qui a enregistré un séisme de grande ampleur, c'est un spectacle de désolation. Coincé sous des poutrelles de béton, un homme attend les secours. Une équipe médicale est présente, en attendant le déblaiement des décombres. Des pompiers des équipes cynophiles arrivent avec des chiens, découvrent une autre victime : une jeune femme, coincée dans son appartement dans un immeuble, est sauvée par les pompiers du Grimp. « Ce n'est pas un exercice, c'est un examen », nous a-t-on expliqué sur place. C'est ce qu'on a constaté lors de notre déplacement sur un chantier d'intervention situé à la cité des 176 logements à Boughezoul. Pendant 72 heures, de jour comme de nuit, les équipes vont se relayer et enchaîner les chantiers. A chacun sa spécialité, ses compétences, et donc sa place. Tout est organisé, planifié, et réalisé dans les conditions du réel, jusqu'à la démobilisation, mardi prochain.Exercice « très utile »Pour les organisateurs, il s'agit de tester leurs capacités à faire face à un événement d'une ampleur exceptionnelle et apprendre à gérer la crise dans un environnement dégradé. Cet exercice « va permettre d'améliorer la préparation en cas de catastrophe réelle. Il est utile puisqu'il y a toujours des risques de tremblement de terre en Algérie », affirme le chargé de communication, le lieutenant Nassim Bernaoui. « La préparation de cet exercice nous a appris bien des choses sur les tremblements de terre et nous a permis d'optimiser nos procédures. Nous avons pu établir de nombreux contacts avec nos collègues voisins et appris à travailler plus vite et à ne pas perdre de temps. Car dans une situation de catastrophe, le temps est compté », a indiqué le chef du DRPI de Tipasa, le commandant Mourad Hami.


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