La preuve par l'Entente

Au début de la saison en cours un «génie» a eu l'ingénieuse idée de proposer aux quelques clubs algériens concernés par les compétitions africaines de football de ne point participer. Les raisons invoquées pour ce forfait inédit étaient liées à la programmation particulièrement chargée du calendrier notamment en cette année de Coupe du monde. La Fifa ayant exigé à ses fédérations affiliées de clôturer les activités domestiques avant la date fatidique du 18 mai. La décision incongrue de la fédération algérienne provoquera des situations abracadabrantesques. Un club algérien scindé en deux équipes pour jouer en même temps une rencontre du championnat et une autre internationale en déplacement. L'histoire le retiendra, le CS Constantine dépêchera le même jour une équipe à Béjaïa pour rencontrer le MOB local et une autre à Niamey au Niger pour jouer la coupe de la CAF. Une aberration footballistique rendue possible grâce, on l'a dit, au «génie» d'une décision inédite. Celle d'obliger les clubs concernés de se retirer des compétitions internationales durant la saison en cours. Les clubs récalcitrants ont été contraints d'assumer leur choix de participation, au risque de se retrouver dans des situations ubuesques. La fédération leur a fait signer un document dans lequel les directions des clubs s'engagent à respecter le programme du championnat et ne point demander de report ou d'avance des rencontres. En somme lorsque deux rencontres devaient se superposer le club devait se débrouiller pour composer deux équipes pour honorer les deux compétitions. Du jamais vu dans l'histoire du football algérien. Une situation suicidaire en termes de résultats lorsque l'on sait la fragilité de nos clubs. Et la suite confirmera ce non-sens. Le CSC payera chèrement cette tentative en se faisant littéralement étriller en Côte d'Ivoire. Mais l'Entente de Sétif réussira l'exploit, dans ces mêmes conditions, de se qualifier à la phase des poules déjouant les pronostiques. Le légendaire second souffle de l'Entente s'étant probablement réveillée à Garoua pour arracher une victoire inespérée. La qualification de l'ESS ne fera évidemment que confirmer que les clubs algériens sont bien capables d'exploits. Contrairement aux affirmations selon lesquelles ça ne sert à rien de participer puisque nos clubs n'ont plus la capacité de remporter des titres continentaux. Les instances régissant le football, censées mettre les représentants algériens dans les meilleures situations pour représenter dignement l'Algérie, devraient bien méditer cette expérience et ses mésaventures.M. B.