La polémique enfle

Avant même de voir le jour à la faveur de la décision de l'ériger sur le site de l'église de la ville de Jijel, démolie au début des années 1990, le projet de la mosquée El Ansar est au centre d'une grande polémique.Entre l'annonce de la mise au placard du projet, qui, pour l'histoire, a toujours butté contre des difficultés qui ne lui ont jamais permis de dépasser le stade de ses premières fondations, et les affirmations selon lesquelles la mosquée sera bel et bien érigée en lieu et place de cet ex-lieu de culte chrétien, il y a polémique. Les longues péripéties de ce projet, décidé, il faut le rappeler, dans la foulée des événements du début des années 1990 à la faveur de l'émergence du courant islamiste incarné par l'ex-FIS, ont fini par avoir raison de cette mosquée.Une association a même été créée pour accompagner sa réalisation, sans jamais parvenir à concrétiser le projet. Des sommes d'argent ont été dépensées pour la réalisation d'une plateforme et des fondations, mais le lieu de culte tant désiré est resté à ce stade de sa conception. Le site de son implantation, situé en plein c?ur de la ville de Jijel, à proximité du marché, est devenu un marais transformé en dépotoir. Des tentatives de nettoyage de ce site ont même eu lieu, sans parvenir à l'assainir des déchets provenant quotidiennement du marché et qui s'y accumulent. Les déclarations contradictoires sur le sort de cette mosquée ont davantage rendu imprévisible sa réalisation.Dans ce sillage, des échos ont laissé entendre que le projet a été abandonné et qu'un jardin public sera implanté sur son site. D'autres sources affirment que la mosquée El Ansar est toujours d'actualité. Le projet d'une mosquée, qui sera érigée sur un terrain au 3e Kilomètre, annoncé pour remplacer celui d'Al Ansar, n'est, en fait, selon des responsables de la direction des affaires religieuse, qu'une opération initiée dans le sillage des mosquées pôles intégrées à la grande mosquée, en cours de réalisation, à Alger.Les mêmes sources affirment, par ailleurs, que les travaux de remblaiement initiés par l'APC de Jijel ont pour but de nettoyer le site sans aucune intention d'annuler le projet de la mosquée, implanté, précise-t-on, sur un terrain appartenant aux biens wakfs. Tenant mordicus à cette mosquée, des citoyens ont même lancé une opération de recueil de signatures pour maintenir ce projet controversé.