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La gare routière, un véritable capharnaüm habité par le désordre



La gare routière, un véritable capharnaüm habité par le désordre
Mohamed RahmaniLa gare routière de Sidi Brahim à Annaba n'est plus ce qu'elle était, la dégradation étant venue sur tout transformant cette réalisation en une sorte de capharnaüm où le désordre et l'insalubrité règnent en maîtres. En effet cette structure par laquelle transitent chaque jour des milliers de voyageurs venant de toutes les wilayas du pays est dans un triste état et la situation continue à se dégrader au grand dam des usagers. Les locaux de l'édifice censé disposer de toutes les commodités pour les voyageurs arrivés de loin ou pour ceux qui partent sont d'une saleté repoussante avec en plus des odeurs nauséabondes qui se dégagent de semblants de toilettes situées au rez-de-chaussée. Les murs sont couverts de toiles d'araignées et en certains endroits, ce sont des traces de fumée qui ont remplacé ce qui tient lieu de peinture. Des bouteilles en plastique, des canettes, des sachets, des restes de sandwichs, des gobelets traînent un peu partout, sous les bancs, sur les rebords des baies vitrées, sur les escaliers et même au beau milieu de la salle des pas perdus. Les vitres, censées être transparentes, sont tellement sales qu'elles sont devenues opaques, à croire qu'elles n'ont jamais été nettoyées. L'escalator, en panne depuis des années, est fermé au public, obligé de prendre un autre escalier aux marches ébréchées et jonché de détritus de toutes sortes.Les soi-disant représentations des sociétés privées de transport public qui disposent de locaux s'en soucient peu se contentant de vendre les billets sans plus et parfois ces mêmes billets proposés par les employés sont majorés de 50 à 60 dinars. La différence est bien sûr empochée par ces derniers, les voyageurs, eux, n'ayant aucun recours, contraints et forcés ne peuvent qu'accepter. Les fast-foods installés, envahis par les déchets et la saleté, proposent aux usagers des sandwichs et des pizzas au goût douteux et les boissons servies ne sont pas meilleures. Pendant le voyage, les intoxications alimentaires ne sont pas rares et les conducteurs de bus sont parfois obligés de s'arrêter pourpermettre aux personnes qui souffrent de douleurs d'estomac de se soulager. Il vaut mieux ne pas manger -quitte à jeûner- dans ces bouges qui ont le titre de restaurant.Le bureau d'hygiène communale n'en a cure et les «restaurateurs» dictent leur loi pourvu qu'ils ramassent de l'argent. Pourtant, au départ, cette gare routière, réalisée dans les années 70 était un bijou d'architecture, une structure de prestige en avance sur son temps du fait des commodités intégrées et des commerces installés. Aujourd'hui, la vingtaine de quais dont dispose cette gare routière, ce sont juste des couloirs où stationnent les bus. Des couloirs encore plus sales et une chaussée éventrée avec des nids de poules et des crevasses que tentent d'éviter en vain les chauffeurs. Tout autour, c'est une véritable ceinture de saletés de toutes sortes, des amoncellements d'ordures, des bouteilles pleines d'urine sont jetées çà et là, des feux allumés à l'intérieur de l'enceinte pour brûler ces détritus dégagent des odeurs pestilentielles faisant fuir quiconque passerait par là. Dehors tout autour c'est carrément une décharge, une décharge où insectes, gros rats, chats et chiens se disputent les restes de victuailles qu'une forte odeur d'urine embaume. Dans cette gare routière, les receveurs des bus se disputent les clients pour les faire monter dans ces tacots étroits, où chaque petit espace est exploité pour créer une place même avec de petits tabourets placés dans l'allée centrale du véhicule. L'intérieur est sale, crachats, restes de tabac à chiquer collés sous les sièges, des bouteilles de plastique et autres causent bien des désagréments aux voyageurs. Dans tout cela les services de la commune de Annaba ne font presque rien, se contentant de passer pour ramasser les poubelles sans plus. La direction des transports est absente, elle qui est responsable de cette structure n'a rien fait pour obliger les exploitants à entretenir les lieux, des lieux poussiéreux et sales, affreusement sales. La gare routière de Annaba qui faisait autrefois la fierté de la ville renvoie une image désolante d'une ville qui se dit touristique. La nouvelle gare routière, qui devait être livrée au premier semestre 2013, n'est pas encore achevée, les travaux traînent en longueur depuis plus de 5 ans. Cette nouvelle station dont les capacités sont 3 fois supérieures à celle existant au niveau de Sidi Brahim peut accueillir 500 bus et plus d'un millier de taxis et dispose de toutes les commodités dignes d'une grande gare routière inter-wilayas. L'inauguration de cet équipement devenu indispensable au vu de l'accroissement de la population et des flux de passagers, surtout durant la période estivale, aura un impact positif certain sur la circulation à l'intérieur de la ville de Annaba, qui n?aura plus à subir «les assauts» répétés de dizaines de bus qui y arrivent chaque jour. Les encombrements et les bousculades à l'origine des retardsenregistrés seront donc réglés définitivement. Selon un cadre de la direction des transports de la wilaya de Annaba, ce nouvel équipement sera opérationnel au plus tard à la fin de l'année en cours mais, comme à l'accoutumée, il y a fort à parier que cette date butoir ne sera pas respectée car la ville d'Annaba a battu tous les records en matière de délais de réalisation d'équipements publics : une aérogare qui n'arrive pas à «décoller» depuis près de10 ans, un tramway dont les travaux n'ont même pas été lancés et qui traîne depuis 10 ans, le pont Y dont la livraison devait se faire en août 2014 et qui n'est toujours pas achevé donnant lieu à des encombrements et des kilomètres de bouchons et les projets de logements qui ne trouvent pas d'assiettes foncières. M. R.


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