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La course contre la montre


La course contre la montre
Beaucoup de projets naissent ici et làL'économie nationale ne pourra pas survivre à des retards de trois ou quatre ans dans la mise en place de cette plate-forme industrielle.Jijel, Relizane, Béjaïa et Biskra sont, actuellement et pour les deux à trois années à venir, des destinations prioritaires pour le ministre de l'Industrie et des Mines. Si dans un passé récent, ces villes étaient les hôtes de simples projets industriels publics, elles prennent une signification particulière, depuis l'effondrement des recettes pétrolières. En effet, lesdits projets, dans la sidérurgie, le ciment et l'industrie textile, s'imposent comme la solution à court terme aux problèmes financiers que connaîtra l'Algérie sous peu. On parle là d'entreprises mixtes créées, budgétisées, leur marchés identifiés et leurs objectifs tracés depuis quelques années déjà.C'est le cas de l'entreprise «l'Algérienne du sport's wear» (Tayal). Cette société mixte algéro-turque fondée en 2013, réalisera un complexe textile sur le site du nouveau parc industriel de Sidi Khettab à Relizane, sur une superficie de 250 hectares. Les promoteurs de ce mégaprojet, ambitionnent de construire pas moins de huit usines intégrées, spécialisées dans la production des tissus «jean», des filets textiles et d'autres types de tissus. On y prévoit également la confection des chemises, des pantalons jean, des articles de bonneterie et de finissage de tissus. Ce complexe à l'ouest du pays, sera renforcé par un autre à Béjaïa spécialisé dans la confection de costumes de ville. Il convient de souligner que toute cette nouvelle production textile sera aux normes universelles et pourra être commercialisée sans problème dans de nombreux pays occidentaux.L'entrée en production de toutes ces unités devrait intervenir dans les trois années à venir. L'apport sur le marché intérieur sera immense au vu des capacités de production, présentées pas les promoteurs comme énormes. Il faut savoir que plus de 30.000 emplois directs seront générés par ces entreprises algéro-turques, qui existent sur le papier et ont même fait l'objet d'une visite du président turc lui-même, lors de son déplacement en Algérie.Tous les observateurs attestent de l'importance de ce projet et estiment que les emplois indirects qui seront créés seront bien plus important. Cela en sus du tissu des PME qui accompagnera ce complexe et générera de l'emploi et de la plus-value pour l'économie nationale.Cet important projet industriel prévoit également, dans un seconde phase, rapprochée dans le temps, la réalisation d'une dizaine d'autres usines, spécialisées dans la production de linge de maison, d'accessoires de confection et de tissus non tissés. Autant de produits importé de Chine et qui inondent le marché local. On notera, en plus, que l'ambitieux projet comprend une usine de fibres synthétiques. l'objectif de cette unité est de satisfaire la demande locale. Une partie de la production sera orientée vers l'export en Europe et en Afrique du Nord. Il y a lieu de souligner que tout ce qui est rapporté présentement a été mûri en 2014.L'autre secteur industriel qui connaît, ces dernières années, une dynamique particulière est celui du ciment. Beaucoup de projets naissent ici et là. Mais l'on retiendra les joint-ventures algéro-français dans le cadre du 51/49% implantés à Biskra qui compte apporter une avancée particulière à la filière. L'objectif arrêté et même assumé par le gouvernement est la cessation de toute importation de ciment à l'horizon 2017, avec une option pour l'export. L'associé français, Lafarge en l'occurrence, est leader mondial et peut dégager une réelle piste vers l'exportation du ciment algérien un peu partout dans le monde. En tout cas, l'option est retenue et l'on parle d'une réelle indépendance du pays par rapport à ce produit stratégique, pour ce qui concerne son importation. Outre les postes d'emploi que créera la filière, il y a lieu de noter la réduction de la facture globale des importations au moment où l'Algérie aura besoin du moindre dollar. Biskra et sa région bénéficieront de cette «manne» à travers le développement d'une réelle activité industrielle de sous-traitance.2017, c'est aussi et surtout le démarrage du très médiatique complexe sidérurgique de Bellara. Des milliers d'emplois à la clé, une perspective d'exportation d'une partie des 2,5 millions de tonnes de la production annuelle du complexe et surtout le développement, qu'on souhaite formidable, de la sous-traitance au sein de la zone industrielle d'implantation du projet. Les Qataris qui sont associés à cette «aventure industrielle» de plusieurs milliards de dollars prennent très au sérieux ledit projet et entendent rayonner sur tout le pourtour méditerranéen. Ces trois importants projets sont programmés pour entrer en production entre 2017 et 2019, voire 2021 pour certains, ces entreprises devraient mettre un terme à l'importation de fer, de ciment et une bonne partie de l'habillement, à court terme. Ce qui constitue une substantielle économie de devises pour le Trésor national.Cela pour l'aspect financier. Concernant les bénéfices économiques que tirera l'Algérie de ces réalisations, ils seront innombrables. La création de milliers de petites et moyennes entreprises activant dans la sous-traitance et le service en amont et en aval est un facteur supplémentaire qui rend ces projets, indispensables, voire, vitaux pour l'Algérie. Il reste cependant à savoir si toutes les prévisions en matière de timing seront respectées. L'économie nationale ne pourra pas survivre à des retards de trois ou quatre ans dans la mise en place de cette plate-forme industrielle. L'autre questionnement concerne les opérateurs algériens qui ne semblent pas spécialement intéressés par la production, à quelques exceptions près. Sauront-ils saisir cette chance et accompagner les efforts de l'Etat en investissant autour de ces projets structurants' Mais avant de poser cette question, posons-nous une autre, tout aussi importante: toutes ces usines verront-elles le jour en temps voulu'


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