La contestation sociale prend de l'ampleur à Béjaïa

Les Athwaghlis et les Athmansour comptent réinvestir de nouveau la rue aujourd'hui à travers la fermeture de la RN 26 à deux endroits, a indiqué la coordination des comités de villages de la daïra de Chemini dans son dernier communiqué. Ce retour à charge de la population des archs Athwaghlis et Athmansour intervient dans une conjoncture marquée par un conflit, désormais public, entre le wali de Béjaïa et le Front des forces socialistes, parti majoritaire au sein des assemblées locales. Ce conflit a pris une nouvelle tournure à la faveur d'une déclaration rendue publique par la fédération du FFS. Celui-ci interpelle les pouvoirs publics «pour s'informer de la situation à Béjaïa et prendre des mesures qui s'imposent» et demande par la même occasion «la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur la gestion douteuse du wali». La fédération du FFS accuse le wali «d'un retard programmé dans la réalisation des projets et de l'instrumentalisation de relais maffieux à différents niveaux». Depuis quelques jours déjà, la guerre entre les deux parties s'envenime à chacune de leurs déclarations publiques. L'épisode du fameux projet de centre pétrochimique rappelle tout le fossé qui sépare les deux protagonistes sans parvenir à atteindre ce niveau de divergences. Contacté par nos soins «le wali de Béjaïa déclare «être serein» et «poursuivre son travail d'inspection des chantiers lancés à Béjaïa», Hier, il était en visite d'inspection du projet de la pénétrante autoroutière de Béjaïa à Boudjellil. En réponse à la fédération du FFS, le chef de l'exécutif exige des «preuves» quant aux accusations proférées à son encontre concernant «les promesses non tenues». «Qu'ils me disent lesquelles!» martèle-t-il. Quant à la marginalisation, le chef de l'exécutif veut pour preuve qu'«aujourd'hui j'ai associé dans ma visite le vice-président de la majorité FFS et le président de la commission des travaux, qui est aussi du FFS, et je l'ai toujours fait à chacune de mes visites». Ce nouveau bras-de-fer est un signe révélateur quant à l'incapacité des deux parties protagonistes à calmer le front social constamment en ébullition à Béjaïa, une région qui détient la Palme d'or en matière, notamment des fermetures de routes. L'ampleur de ladite guerre est telle que récemment une commission ministérielle a été dépêchée à Béjaïa par le ministre de l'Intérieur, qui «a proposé ses services pour contribuer au règlement des problèmes liés au raccordement en gaz de ville des foyers de Chemini», selon la chargée de communication de la wilaya. Le directeur des finances et celui des moyens généraux au ministère de l'Intérieur «ont étudié dans quelle mesure le ministre de l'Intérieur peut intervenir pour la résolution de ce problème», a-t-elle précisé.