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La bunkérisation du Maroc



La bunkérisation du Maroc
Doucement mais sûrement, le Royaume chérifien se retrouve pris à son propre piège. Un long processus diabolique qui l'a conduit à une forme d' «autarcie» qu'il a de surcroît du mal à assumer.L'Algérie demeure géographiquement pour le Maroc la porte vers l'Afrique. A défaut de vouloir l'entrouvrir et à force d'attaques, d'accusations et d'agressions verbales pratiquement sans précédent dans les annales des relations entre les deux pays (en plus de l'épisode de la guerre des Sables de 1963 et de la bataille d'Amgala en 1975), il se retrouve dos à l'océan Atlantique.Mohammed VI se tourne t-il vers la lointaine Amérique pour trouver des débouchés alors que la locomotive de l'économie mondiale continue de tousser' Un scénario qui s'apparente à une expédition vouée au naufrage.La conquête du pays de l'Oncle Sam demande à qui veut sa part des miettes du gâteau qui restent, d'avoir des reins solides. Le Dragon chinois qui y a posé les deux pieds y est bien implanté. Son hégémonie sur l'économie de la planète affirmée ne pouvant être concurrencée par des pays en mal de développement. A l'instar de notre voisin de l'Ouest. Résultats des courses: doucement mais sûrement le Royaume chérifien se retrouve pris à son propre piège. A force de se mettre l'Algérie et une majorité de pays africains à dos il se retrouve pris à son propre piège. Un long processus diabolique qui l'a conduit à une forme d' «autarcie» qu'il a de surcroît du mal à assumer.A commencer par la fermeture de sa frontière avec l'Algérie en 1994 qui est intervenue après avoir injustement accusé les services algériens d'être derrière l'attentat terroriste qui a ciblé l'hôtel Ifni à Marrakech puis plus récemment les attaques et les agressions verbales de ses hauts responsables qui, vraisemblablement, ont scellé pour quelques années encore la «bunkérisation» en marche du Maroc. Le baromètre l'indique. Salaheddine Mezouar, son ministre des Affaires étrangères, a carrément proféré des insultes contre l'Algérie. Hamid Chabat dirigeant de l'Istiqlal seconde force politique du royaume avait avant lui revendiqué des villes algériennes (Tindouf et Béchar) tandis que son souverain a procédé tout récemment à une attaque en règle contre notre pays lors de son discours qui a célébré le 39e anniversaire de la marche verte...Cause originelle de cette agressivité: le Sahara occidental. Un péché loin d'être mignon. Le Maroc qui a annexé ce territoire en 1975 refuse de reconnaitre à sa population le droit à l'autodétermination que lui reconnaissent l'Organisation des Nations unies, son Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice. Tout pays qui n'épouse pas les thèses marocaines à propos du dossier sahraoui est considéré comme son ennemi. C'est ainsi que le royaume s'est retrouvé exclu de tout un continent. Hassan II avait claqué la porte de l'OUA (l'Organisation de l'unité africaine rebaptisée Union africaine en 2002) le 12 novembre 1984. Cela a un prix: la diplomatie marocaine s'est éteinte. Mais c'est particulièrement avec l'Algérie que le Maroc a beaucoup perdu. Plus de 500 milliards de dollars ont été mis sur la table depuis 2009 dans le cadre du développement économique du pays. D'énormes chantiers (construction de logements, d'autoroutes...) ont ouvert leurs portes à des entreprises et à la main-d'oeuvre étrangères.Le Maroc n'en a pas profité. Le secteur du tourisme dont il tire l'essentiel de ses recettes en devises est privé de milliers de touristes algériens. Tandis que son côté oriental qui vivait de la contrebande de carburant notamment, se retrouve carrément asphyxié par la lutte implacable que livrent les services de sécurité algériens (gendarmerie, douanes...) contre ce type d'économie qui emploie plus de 10.000 personnes. «70% de l'économie de la région du Maroc oriental dépendent de la contrebande et nous estimons le chiffre d'affaires moyen de cette activité à 6 milliards de dirhams par an. Le secteur informel emploie plus de 10.000 personnes et couvre l'essentiel des besoins de consommation», avait fait constater la Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Oujda dans une étude qui avait été consacrée à la pratique du commerce illégal. Une addition qui «ensauvage» le Makhzen.


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